Près de deux mois après les arrêts de la CJUE, le Maroc veut tourner la page des communiqués de solidarité exprimés par l'Union européenne. Rabat exige désormais des Vingt-sept de prendre des mesures concrètes prouvant leur attachement au partenariat avec le royaume, alors que le temps presse. Le commissaire européen chargé du Voisinage et de l'Elargissement, Olivér Várhelyi, effectue une visite au Maroc. Ce déplacement intervient presque deux mois après les arrêts de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) du 4 octobre, excluant le Sahara occidental des accords de pêche et agricoles conclus en 2019 entre le royaume et l'UE. Várhelyi a commencé son programme ce lundi 25 décembre à Rabat par des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères. «À cette occasion, Monsieur le Ministre a exhorté l'UE à assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis du partenariat avec le Maroc», indique la diplomatie marocaine. On apprend que Bourita a insisté auprès de son interlocuteur pour que les Vingt-sept affirment leur engagement envers le partenariat avec le Maroc par des actes et non par des mots, et le défendent contre l'extorsion et le harcèlement judiciaire. Dans ce sens, le chef de la diplomatie a exigé de la partie européenne qu'elle exprime clairement les mesures et les politiques qu'elle envisage de prendre pour faire face à ces défis. La CJUE a donné à l'UE 12 mois pour se plier à ses arrêts La balle est désormais dans le camp des Européens pour apporter des solutions, alors que le temps presse. En effet, la CJUE a donné à l'Union européenne une année pour qu'elle se plie à ses arrêts rendus le 4 octobre. Depuis, deux mois se sont écoulés et la Commission européenne «continue d'analyser» ces décisions, a indiqué la semaine dernière un haut cadre de la CE lors d'une réunion de la Commission d'Agriculture du Parlement européen. Cette annonce s'inscrit en droite ligne avec les communiqués publiés par la CE, la réunion du 14 octobre au Luxembourg des ministres des Affaires étrangères, et le Conseil européen tenu les 17 et 18 octobre à Bruxelles. Lors de ce conclave, les Vingt-sept avaient souligné avoir pris note des récents arrêts de la CJUE et précisé que «le Conseil européen et le Conseil (de l'Union européenne qui représente les gouvernements, ndlr) continueront de déterminer la politique étrangère conformément aux traités». Depuis, aucune mesure concrète n'a été entreprise, à part des déclarations de hauts responsables européens saluant le partenariat avec le royaume. Olivér Várhelyi en fait d'ailleurs partie. «Ferme engagement de l'UE envers notre partenariat avec le Maroc. Un partenaire indispensable et un pilier de prospérité, de stabilité et de sécurité», a-t-il écrit après ses entretiens avec Nasser Bourita. Pour rappel, dans son discours du 6 novembre à l'occasion du 49e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a précisé que «les partenariats et les engagements juridiques du Maroc ne se feront jamais au détriment de son unité nationale et de son intégrité territoriale».