Depuis un mois, le Polisario et l'Algérie voient leur influence s'effriter en Amérique latine. Après l'Equateur, c'est au tour du Panama de retirer sa reconnaissance de la «RASD». Comme nous l'avions annoncé en janvier 2024, la République du Panama a opéré un virage diplomatique en faveur du Maroc. Le resserrement des relations bilatérales a abouti à une rupture avec le Polisario. En effet, ce jeudi, le Panama a décidé de suspendre ses relations diplomatiques avec la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Un communiqué du ministère panaméen des Affaires étrangères, relayé par la MAP, souligne que «conformément aux règles du droit international, le gouvernement du Panama a décidé de suspendre, à compter de ce jour (jeudi), les relations diplomatiques» avec la «RASD». «La République du Panama, privilégiant l'intérêt national et fidèle aux principes fondamentaux de sa politique étrangère, réaffirme sa conviction des objectifs et des valeurs qui guident le multilatéralisme et réitère sa volonté de continuer à soutenir les efforts déployés par le Secrétaire général et la communauté internationale, dans le cadre des Nations Unies, en vue d'une solution pacifique, juste, durable et acceptable pour les parties.» Ministère des Affaires étrangères du Panama Et le communiqué de conclure que la République du Panama «réaffirme son engagement en faveur du dialogue et de la coopération multilatérale, en totale conformité avec une politique étrangère constructive visant à renforcer la paix et la sécurité internationales». Une Amérique latine de plus en plus proche du Maroc La symbolique de ce retrait est d'autant plus marquante que le Panama a été le premier pays à reconnaître la «RASD». Il a également abrité ce qui fut la première «ambassade» de la république autoproclamée en Amérique latine en 1980. En l'espace d'un mois, le Maroc aura réussi à retourner la topographie diplomatique en Amérique latine, qui a longtemps été une chasse gardée du Polisario et de son parrain l'Algérie. Mais leurs agences de presse et leurs médias se sont bien gardés d'en faire état, confinant les populations des camps de Tindouf et le peuple algérien à l'ignorance des échecs diplomatiques successifs en Amérique latine, contrairement aux ruptures avec l'Espagne et la France qui ne pouvaient être censurées. Ainsi, le 22 octobre 2024 (un mois jour pour jour), l'Equateur avait opéré la même rupture radicale avec la «RASD» que le Panama. Ce jeudi, on apprenait que le Brésil de Luiz Inácio Lula soutient désormais le plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Qui sera le prochain pays sur la liste ? Le Paraguay ou l'Uruguay ? Article modifié le 22/11/2024 à 11h19