Comme en septembre 2021, le Polisario se félicite des arrêts en appel de la Cour de Justice de l'Union Européenne, rendus le 4 octobre, rejetant définitivement les pourvois du Conseil européen et de la Commission européenne. Les deux décisions de la CJUE «constituent une grande victoire pour le peuple sahraoui, sans précédent dans l'histoire de la décolonisation», indique le Front dans un communiqué. Le Polisario estime ces arrêts comme un message adressé aux Etats qui reconnaissent la marocanité du Sahara ou apportent leur soutien à l'initiative marocaine d'autonomie, proposée en 2007. Ils apportent une «réponse aux agissements irresponsables de certains Etats européens, en particulier la France et l'Espagne, qui, par des décisions unilatérales, ont cru pouvoir altérer le statut international du territoire». Dans sa communication, le Polisario n'a pas mentionné les autres pays du Vieux Continent qui appuient également le plan marocain d'autonomie au Sahara, comme l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie ou le Danemark. Ces arrêts de la CJUE interviennent alors que le Front traverse une mauvaise passe. Sur la scène internationale, le mouvement séparatiste perd du terrain notamment en Afrique. En témoignent ses exclusions des sommets Afrique-Indonésie et Afrique-Chine, sans susciter de réaction des Etats du continent, y compris dans le cercle des capitales reconnaissant encore la «RASD». Quant au niveau interne, ces arrêts permettent à la direction du Polisario de faire taire les voix critiques, alors qu'elle est de plus en plus critiquée parmi la population des camps de Tindouf.
