Le Conseil français du culte musulman a exprimé sa consternation «d'entendre des personnalités politiques, religieuses et médiatiques reprendre éhontément les éléments de langage des dirigeants israéliens les plus extrémistes», dans le contexte de la guerre d'occupation contre la bande de Gaza. Dans un communiqué publié le week-end dernier, l'instance a réagi aux déclarations du grand rabbin de France, Haïm Korsia, sur le plateau de BFMTV. La semaine dernière, le député LFI-NFP Aymeric Caron a saisi la justice contre le responsable, pour «apologie de crimes de guerre». «Interrogé s'il était 'mal à l'aise' face aux violations flagrantes des conventions internationales dont le droit humanitaire et les droits de l'enfant, il a répondu par la négation et a même appelé à 'finir le boulot', reprenant à son compte l'expression utilisée par Netanyahu», a fustigé pour sa part le CFCM. «Il a aussi qualifié les atrocités commises de simples 'faits de guerre', ce qui pourrait dénoter d'une absence totale et assumée d'empathie envers les victimes civiles innocentes notamment les milliers d'enfants Palestiniens, qui sont chaque jour amputés sans anesthésie, rendus orphelins, assassinés, affamés et assoiffés par les décideurs israéliens», a encore déploré le Conseil. Rappelant les déclarations d'autres personnalités de la vie politique française allant dans le même sens que ceux du rabbin, le CFCM souligne que «ce florilège de propos glaçants et choquants n'est qu'un aperçu de la dérive aveugle et radicale que certains semblent avoir emprunté à travers un dévoiement inquiétant de nos principes». Parmi eux, l'ancien journaliste et maire de Bézier sous les couleurs du Rassemblement national (RN), Robert Ménard, «s'est attaqué de manière très virulente à Reporters sans frontières (RSF) qui dénonçait à juste titre les meurtres commis par l'armée israélienne contre des journalistes en Palestine», rappelle encore le Conseil. Plus d'une soixantaine d'ONG internationales ont appelé l'Union européenne à demander des comptes à Israël, à la suite de la série d'assassinats de journalistes dont le nombre dépasse 160. Depuis le 7 octobre 2023, les offensives d'Israël dans la bande de Gaza ont fait plus de 40 738 tués et 94 154 blessés. Plusieurs milliers restent disparus sous les décombres.