Voilà une année et presque trois semaines que Abdelilah Benkirane est à la tête du gouvernement. Une période durant laquelle, il a multiplié les éloges au roi. Leur montée en crescendo traduit le degrè de tension entre le PJDiste et certains membres de l'entourage royal. Benkirane tient à ce que rien ne puisse altérer, comme il dit, sa bonne relation avec le roi Mohammed VI. Il ne rate aucune occasion pour saluer le rôle essentiel du monarque dans la stabilité du pays. Samedi à Rabat lors d'une rencontre organisée par le Centre Achchourouk, présidée par Mohamed Aujar, un ancien ministre des droits de l'Homme, actuellement membre de la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle), le chef de gouvernement, friand des anecdotes, comme le rapporte le site Hespress, a relaté à l'assistance que le monarque lui a téléphoné pour lui conseiller de veiller au respect le plus scrupuleux de la loi fondamentale. Le secrétaire général du PJD n'a pas, pour autant, révélé la nature du dossier à l'origine de l'intervention royale. Pour Benkirane, le souverain est «un acteur important au sein de l'Etat». Et d'ajouter que «nous nous éprouvons la moindre gêne à déclarer ces propos, compte tenu du respect mutuel et de la place particulière dont jouit le roi dans la réalité et la constitution». Eloges au roi et attaques agressives contre le PAM Depuis qu'il est désigné pour former un gouvernement, un certain mardi 29 novembre 2011 dans la petite ville de Medilet, Benkirane encense le roi. Un comportement qui n'est pas sans rappeler celui de son prédécesseur à la primature Abbas El Fassi qui se plaisait à dire que son programme se résume en deux mots la «confiance royale». Une phrase, devenue depuis, très célèbre. Benkirane n'est pas arrivé à ce stade-là. Sous couvert d'anonymat une source au PJD explique que le recours du chef du gouvernement à cette pratique «n'est que la conséquence logique de sa mauvaise relation, voire même conflictuelle avec certains membres de l'entourage royal. Benkirane mise sur l'appui du roi pour au moins terminer son mandat. Parallèlement aux éloges adressées au souverain, il profite de ses passages mensuels chez les députés et les conseillers pour régler ses comptes avec Fouad Ali El Himma, et ce, en attaquant le PAM». Dans certains cas, ses critiques dépassent le cadre toléré pour se montrer très agressives contre la formation créée par Foued Ali El Himma. La prochaine intervention de Benkirane devant les deux Chambres du parlement, pour présenter le bilan de sa première année de son gouvernement, ne devrait pas déroger à cette règle. Justement, c'est l'entrée fracassante du PAM, en 2008, sur l'échiquier politique qui a contraint le PJD, alors dans les rangs de l'opposition, à changer son discours. Ses ténors tenaient à préciser que la Lampe est un parti royaliste et du coup ils n'ont aucun conflit avec la monarchie.