Entre Hassan Aourid et Fouad Ali El Himma, les deux camarades de classe du roi Mohammed VI, les relations ne sont pas au beau fixe. Et c'est un euphémisme. Présentés, il y a 13 ans, comme les deux figures du nouveau règne, les carrières des deux hommes ont connu des fortunes distinctes. Alors que l'ancien porte-parole du palais a été éloigné du cercle le plus proche du monarque, le second, en revanche, a, au fil des ans, consolider sa position dans l'entourage royal. L'ONG Capdema a organisé, jeudi à Rabat, un débat sur la situation politique au Maroc. Hasan Aourid y était invité à donner son avis sur le sujet. Dans son intervention, il a commencé par rappeler que l'élan des réformes initié par Hassan II en 1995, avec la publication du rapport confidentiel de la Banque mondiale sur le royaume, a été arrêté par l'émergence en 2001 de «la monarchie exécutive». Un nouveau mode de gouvernance marqué notamment par la nomination de walis technocrates dans les grandes villes : Rabat, Casablanca, Marrakech et Tanger. Les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 ont précipité les choses, annonçant «l'acte de décès de la politique.» Selon l'ancien porte-parole du palais, cette stratégie a connu un échec cuisant avec le fort taux d'abstention lors des législatives de 2007, qui dépasse de loin celui déclaré officiellement par le ministère de l'Intérieur (67%). Attaquer le PAM sans le nommer La lecture de ce score n'était pas la bonne. Au lieu d'une remise en question de sa politique, le pouvoir lançait, en 2008, sur la scène politique un nouveau parti jouissant du soutien de l'Etat. Hassan Aourid fait référence au PAM dont le fondateur n'est autre que Fouad Ali El Himma, son rival de toujours. A quelques mois des communales du 12 juin 2009, une nouvelle vague de nominations de gouverneurs qui aurait pu avoir lieu une année auparavant. Pour Aourid ce déploiement des hauts cadres de l'Administration territoriale est bien en retard d'une année. Une opération qui avait grandement bénéficié au PAM, poursuit l'ancien historiographe du royaume, l'issue des élections municipales était sans appel, le PAM en était le grand vainqueur le PAM alors qu'il n'avait même pas accompli sa première année d'existence; devançant les traditionnels formations. Fort de cette position de leadership, le PAM commence alors, poursuit Aourid, à assumer certaines prérogatives du ministère de l'Intérieur en veillant au contrôle de la scène politique. La réponse des amis de Fouad Ali El Himma ne s'est pas faite trop attendre. Sur le site goud.ma, Aziz Benazzouz, membre du bureau politique du PAM, a violemment critiqué Hassan Aourid, soulignant qu'il attaque sa formation dans le but de rapprocher du PJD. Sous couvert d'anonymat un autre cadre du PAM, sans vouloir entrer dans cette polémique, a fait état de cette proximité avec la Lampe, avançant même que Aourid était sur le point de participer aux législatives de 25 novembre 2011 dans la circonscription de Meknès sous les couleurs du PJD.