L'assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ce mercredi en Iran, a suscité de vives réactions au Maroc. Plusieurs partis politiques ont dénoncé un «acte terroriste» inscrit dans une série d'actions «lâches» menée par Israël. Selon eux, elles «ne feront qu'accroître la défaite et l'effondrement du système sioniste ennemi». Au Maroc, l'émotion est vive. Partis politiques, anciens ministres et organisations de la société civile ont dénoncé à l'unisson l'assassinat du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ce mercredi à Téhéran. Le chef du bureau politique du Mouvement palestinien de résistance islamique a été ciblé par un missile Israélien contre sa résidence dans la capitale iranienne. Proche du mouvement, le Parti de la justice et du développement (PJD) a exprimé sa foi «en la volonté divine et le destin», suite à «la nouvelle du martyre et frère» Ismaïl Haniyeh, à la suite d'une «opération terroriste perfide». Secrétaire général de la formation islamiste, Abdelilah Benkirane a fait part de ses condoléances, «au nom des membres du secrétariat ainsi que l'ensemble des adhérents». «Tout en condamnant fermement cet acte criminel, nous sommes certains que des actes terroristes aussi lâches, comme ceux qui les ont précédés, ne feront qu'enfoncer l'ennemi sioniste dans la défaite et ne découragera ni le peuple palestinien héroïque, ni sa vaillante résistance à poursuivre la lutte pour leurs droits, dont le plus important est la création d'un Etat palestinien avec Al-Qods pour capitale.» Abdelilah Benkirane De son côté, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a exprimé sa condamnation «dans les termes les plus fermes de cet assassinat, qui s'ajoute au bilan israélien historiquement entaché par de nombreux actes terroristes ayant visé des dizaines de dirigeants politiques palestiniens résistants». «Avec l'assassinat de l'éminent dirigeant palestinien, Ismaïl Haniyeh, la lâcheté de l'entité sioniste a commis un nouveau crime politique (…) Ce dernier confirme, une fois de plus, la nature criminelle d'Israël, sa pratique systématique du terrorisme d'Etat et l'absence de toute intention de paix de sa part», a encore dénoncé la formation d'opposition. «Ce qui confirme l'arrogance de l'entité sioniste, c'est que le meurtre du leader politique Ismaïl Haniyeh, comme la plupart des assassinats terroristes antérieurs contre des dirigeants palestiniens, a été perpétré sur le sol d'un pays tiers, ce qui constitue une grave violation de la souveraineté de ces Etats, la légitimité internationale et le droit international.» PPS Des réactions à gauche comme chez les islamistes S'adressant au peuple et aux dirigeants palestiniens, ainsi qu'à toutes les factions de la résistance, le PPS a par ailleurs fait part de «ses plus sincères condoléances et expressions de solidarité». Il a également souligné sa «ferme position de soutien au peuple palestinien jusqu'à ce qu'il réalise tous ses droits nationaux légitimes». Dans un statut Facebook, l'ancien ministre de la Justice, El Mostapha Ramid, a déclaré : «Le leader moudjahid Ismaïl Haniyeh est martyre, pour arroser l'arène du jihad de son sang pur, que l'assassinat lâche ne rendra que plus fort». Pour avoir connu le leader du Hamas, l'ex-ministre issu du PJD indique que «le défunt souhaitait le martyre, et voilà qu'il a réalisé son vœu le plus cher» en tant que figure «pour des milliers de résistants», jusqu'à la libération de la Palestine. Hamas : Ismaïl Haniyeh tué par une frappe d'Israël à Téhéran Toujours au sein du PJD, l'ancien chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani a publié un statut en hommage à Ismaïl Haniyeh, tout en dénonçant «un raid perfide contre sa résidence à Téhéran». «La dernière fois que j'ai rencontré Abu Al-Abd, c'était à sa résidence à Doha, en mai dernier. Je l'ai trouvé comme je l'ai toujours connu : un homme fort et patient, résilient face au martyre de ses fils et de ses proches. Malgré la douleur que nous ressentons suite à sa mort aux mains de l'occupation sioniste, il a réalisé son souhait de martyre», a-t-il encore écrit. De son côté, l'association Al Adl Wal Ihsane a fermement condamné un «crime odieux». «Avec une détermination inébranlable et une confiance infaillible face aux pressions des prosionistes d'ici et d'ailleurs, nous affirmons que le sang d'Ismaïl Haniyeh, que Dieu l'ait dans sa miséricorde, sera un carburant pour le jihad et la résistance», a écrit la Jamâa. Celle-ci a conclu que de tels «assassinats lâches» sont «un moyen de soulager les usurpateurs de la terre [palestinienne, ndlr] et de dissimuler leur misérable échec sur le champ de bataille, ce qui est annonciateur de leur fin imminente». Ce matin, le Hamas a annoncé l'assassinat du chef de son bureau politique, Ismaïl Haniyeh, lors d'un raid israélien contre sa résidence à Téhéran. Peu de temps plus tôt, le défunt a pris part à la cérémonie d'investiture du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian. Alors que les Gardiens de la révolution en Iran ont dénoncé le ciblage a «l'un des [leurs]», le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné un «lâche assassinat» et «une grave escalade», tout en appelant les Palestiniens à rester unis.