Comme en 2022, le Mexique consolide en 2023 son rang de premier client de phosphates extraits du Sahara, déplore l'ONG Western Sahara Resource Watch (WSRW), proche du Polisario, dans son nouveau rapport publié mercredi 22 mai. Ce pays d'Amérique du Nord, qui reconnait pourtant la «RASD», a importé l'année dernière 700 300 tonnes, soit 178,5 millions dollars, indique la même source. Une quantité destinée exclusivement à la société mexicaine Innophos, une propriété de la société américaine de capital investissement One Rock. Pour rappel, l'administration Biden avait repris l'importation de phosphates du Sahara, en juillet 2021, mettant ainsi un terme à une suspension de trois années. Innophos avait immédiatement suivi les traces des Etats-Unis en fermant aussi la parenthèse du boycott, ouverte le 2 juillet 2018. La deuxième place des principaux clients de la roche phosphatée extraite du Sahara est revenue à l'Inde avec 667 300 tonnes importés du Sahara, pour 170,2 M$. Le Mexique et l'Inde représentent 86% des importations de phosphates tirés du Sahara. La Nouvelle Zélande est arrivée troisième avec 208 200 tonnes, soit 53 M$, souligne la même source. Le Japon, le Brésil et l'Estonie complètent la liste des importateurs, mais avec de faibles quantités. Au total 29 navires ont quitté le territoire avec 1,6 million de tonnes de minerai de phosphate, en légère augmentation par rapport au 1,23 million de tonnes enregistré en 2022, note WSRW. L'ONG estime les revenus en 2023 à plus de 400 M$. Selon des chiffres officiels marocains révélés en mars dernier, le groupe OCP a réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 91 milliards de dirhams (environ 9 milliards de dollars). «Contrairement à ce qu'on peut lire dans la littérature relative au domaine des phosphates, 2% seulement des ressources se trouvent au Sahara. Les principaux gisements se trouvent dans le nord du Maroc», avait précisé, en mai 2023, le directeur général de l'OCP, Mostapha Terrab.