Alors que les budgets défense du Maroc et de l'Algérie augmentent, leurs commandes en armement baissent. C'est le constat fait par le nouveau rapport du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Les importations d'armes majeures par les Etats africains ont baissé de 52 % entre 2014-2018 et 2019-2022, indique le nouveau rapport du Stockholm International Peace Reaserch Institute (SIPRI). Ce tassement «est dû principalement aux fortes chutes des importations des deux Etats nord-africains : l'Algérie (-77%) et le Maroc (-46%)», affirment les rédacteurs du document. Les principaux fournisseurs de l'Afrique en 2019-2023 étaient la Russie, qui représentait 24% des importations d'armes, suivis par les Etats-Unis (16 %), la Chine (13%) et France (10%). Cette tendance avait déjà été notée par le SIPRI dans son rapport sur les dépenses militaires mondiales en 2022, notamment pour l'Algérie. Le voisin de l'Est avait consacré cette année à ses armées 9,1 milliards de dollars (MM$), soit une baisse de 3,7% par rapport à 2021. En revanche pour le Maroc, l'institut suédois avait souligné que les commandes réalisées par les Forces armées royales (FAR) ont dépassé les 5 MM$, soit presque le même chiffre enregistré en 2021. Le SIPRI avait aussi noté, en 2022, une réduction des importations d'armes de Rabat et Alger entre 2013-2017 et 2018-2022, respectivement de 20% et 58%. Moins de dépenses en armement mais des budgets défense en hausse Le Maroc n'a pas réalisé d'importantes acquisitions sur le marcgé mondial. Sa dernière commande de ce niveau remonte à 2019 avec l'achat de 36 hélicoptères de combat de type AH-64 E Apache dont douze en option en plus de nombreux équipements, dont le coût était estimé à 4,25 MM$ (environ 40 milliards de dirhams). La même année, le Maroc signait un grand contrat avec l'administration Trump pour la livraison de 25 F-16 dernier cri pour plus de 3,8 MM$. Un accord qui prévoyait aussi la modernisation des 23 F-16 que les FAR possèdent déjà, pour 985 millions de dollars. Avec le départ de Donald Trump de la Maison blanche, en janvier 2021, les démocrates se sont montrés réticents à honorer les dernieres contrats du royaume, conclus sous la présidence Trump en décembre 2020. Ce n'est qu'en avril 2023, après l'élection de mi-mandat au Parlement (novembre 2022) ayant acté le retour de la majorité républicaine à la Chambre basse, que l'administration Biden approuvait la vente de dix-huit systèmes d'artillerie mobile HIMARS et de systèmes de missiles tactiques et de systèmes de fusées à lancement multiple guidé (GMLRS), pour 524 millions de dollars. Ces chutes dans les dépenses militaires interviennent alors que les deux pays maghrébins ont opéré, ces dernières années, des hausses significatives dans leurs budgets respectifs consacrés à la défense. Le projet de loi de finances 2024, présenté par le gouvernement algérien, a réservé au fonctionnement des différents corps de l'armée la somme de 21,6 MM$, soit une hausse importante par rapport aux 18 MM$ en 2023. Au Maroc, le PLF 2024 a prévu d'allouer 124,7 milliards de dirhams (environ 12,3 MM$) à l'Administration de la défense nationale, en légère hausse par rapport aux 119,7 MMDH en 2023.