Des médias algériens sont remontés contre le ministre espagnol des Affaires étrangères. Ils taxent José Manuel Albares de «torpiller la réconciliation algéro-espagnole», la question du Sahara occidental étant la cause directe de cette colère. Le quotidien Echoroukonline, très proche des militaires, dénonce une «modification» opérée sur le site de la diplomatie espagnole ayant fait l'impasse sur l'option du référendum, voulue selon le média comme une solution au différend régional. Désormais, le ministère souligne que sur «la question du Sahara occidental, l'Espagne est favorable à une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité. L'Espagne soutient le travail de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies et maintient son engagement humanitaire envers la population des camps de réfugiés sahraouis, se positionnant comme le premier donateur bilatéral». Le passage ne mentionne pas, par ailleurs, le «droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». La modification est conforme au discours de Pedro Sánchez, prononcé en septembre dernier à la tribune de la 78e assemblée générale des Nations unis. Une allocution qualifiée alors par les médias algériens de «revers» pour le Maroc et qui a servi ensuite à Ahmed Attaf pour justifier la nomination d'un nouvel ambassadeur algérien à Madrid. «Le discours du chef du gouvernement espagnol à l'Assemblée générale de l'ONU nous a donné le feu vert pour réviser notre relation avec l'Espagne», avait précisé le ministre algérien des Affaires étrangères, dans une interview accordée en décembre à Al Jazeera. Et d'annoncer que Pedro Sánchez a renoncé à soutenir le plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. Le ministère algérien des Affaires étrangères avait traité, dans un communiqué publié en juin 2022, José Manuel Albares de «diplomate amateur» et de «fomenteur de troubles». Des épithètes reprises dans l'article d'Echoroukonline.