Alors que l'Algérie parle d'un changement de position de l'Espagne au sujet du Sahara occidental, le ministre des Affaires étrangères a réitéré le soutien de Madrid au plan d'autonomie proposé par le Maroc. Le ministre espagnol des Affaires étrangères a répondu indirectement à l'annonce du président algérien, faisant état d'une évolution de la position de l'Espagne sur la question du Sahara occidental. «La position de l'Espagne est clairement exprimée dans la Déclaration conjointe hispano-marocaine du 7 avril. Là-dessus, il n'y a pas le moindre doute», a précisé José Manuel Albares dans une interview accordée au quotidien La Razon. «La Déclaration conjointe est une feuille de route qui va se développer et appelée à durer dans le temps. Le grand objectif est de maintenir l'amitié avec le Maroc. C'est une réalisation dont on parle peu», a-t-il indiqué. Pour rappel, dans le texte publié le 7 avril au terme du sommet tenu le même jour à Rabat entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez, l'Espagne a reconnu «l'importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable». L'Espagne a également considéré «l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend». Une réponse au président Tebboune Depuis, le chef de la diplomatie a affirmé que la position de son gouvernement n'a pas changé. «Nous l'avons réitérée à maintes reprises. Elle consiste en la recherche d'une solution politique mutuellement acceptée dans le cadre des Nations unies. Une position que le président du gouvernement a revendiquée depuis la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies», a souligné Albares. Pedro Sánchez a déclaré, jeudi soir aux Nations unies, que «l'Espagne appui une solution politique, mutuellement acceptée dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité». Le ministre des Affaires étrangères a, par ailleurs, insisté sur le respect de son pays de la «centralité de l'ONU» à examiner ce sujet et «sur l'appui à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental», en vue de parvenir à un règlement au différend régional. Une ligne politique que défend égalemment le Maroc. En revanche, l'Algérie et le Polisario réclament un rôle de l'Union africaine dans le règlement de ce problème. Hier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a annoncé une évolution de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara, estimant que «l'Espagne a commencé à revenir à la décision européenne sur la question du Sahara occidental». Le chef de l'Etat se fait, ainsi, l'écho de la satisfaction exprimée par la presse algérienne au lendemain de l'intervention, jeudi soir, de Pedro Sánchez à l'Assemblée générale de l'ONU. Plusieurs médias locaux se sont réjouis que le chef de l'exécutif espagnol n'ait pas réitéré son soutien au plan marocain d'autonomie au Sahara. Les précisions de José Manuel Albares à La Razon sur ce sujet, ne sont pas sans rappeler ses déclarations sur Radio Cadena Ser, le 25 août dernier, suite aux propos de Josep Borrell annonçant que l'Espagne serait en faveur de l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.