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Maroc-Mauritanie : 45 migrants abandonnés en plein désert
Publié dans Yabiladi le 22 - 12 - 2012

Il sont désormais près d'une cinquantaine bloqués dans le no man's land qui sépare les frontières marocaine et mauritanienne. Arrêtés à Rabat, Marrakech, Agadir ... ils ont été ramenés, à la frontière, par la police marocaine par car entier. Parmi eux, deux enfants, une femme enceinte, des malades et plusieurs personnes ayant obtenu le statut de réfugiés.
«Le Maroc nous traite comme des esclaves !», s'indigne Odilon Athié, un Camerounais de 25 ans. Avec lui, près de 45 personnes ont été refoulées, en 15 jours, par le Maroc, dans la zone de no man's land, entre les frontières marocaines et mauritanienne. La Mauritanie refuse qu'elles entrent sur son territoire, alors elles vivent en plein désert, sans toit et sans aide sinon «l'eau et le pain que les gens nous jettent en passant», explique Aïcha Ba, Sénégalaise, arrivée il y a 5 jours et jointe par téléphone, cette après midi, vendredi 21 décembre. Ce sont les automobilistes qui leur donnent quelques vivres lorsqu'ils les trouvent sur leur chemin.
Le premier groupe de 9 personnes et deux enfants est arrivé, il y a 15 jours. Il n'a pas tardé à être rejoint par d'autres, expulsés à leur tour. «Nous étions une trentaine dans le bus qui nous amenait à la frontière. Quand nous sommes arrivés, il y a 5 jours. Il y avait déjà une quinzaine de personnes sur place», indique Aïcha Ba. La jeune femme, accompagnée de ses quatre sœurs, est arrivée au Maroc, légalement, par avion, il y a 6 mois, avant de passer 3 mois à Laayoune où elle a été interpelée. Elle parle de véritables rafles.
Expulsés de Rabat vers la Mauritanie
Dans le groupe que l'on entend derrière elle, lorsqu'elle parle au téléphone, il y a des Camerounais, Congolais, Burkinabais, Zaïrois, Ivoiriens, Maliens et Gambiens. Chose surprenante, ils n'ont pas tous été interpelés dans le sud du Maroc. Habituellement, toutes les personnes interpelées au nord du pays sont renvoyés par Oujda à la frontière algérienne. «J'ai été interpelé à Rabat, avec trois autres personnes, où je vivais depuis un an comme main d'œuvre dans les chantier. On nous a confisqués tous les téléphones portables sans nous laisser le temps d'appeler un avocat ou les Nations Unies », raconte Odilon Athié. Le jeune homme, qui a laissé à Rabat sa copine sénégalaise et leur petite fille, possède pourtant le statut de réfugié : «Je ne peux pas rentrer au Cameroun, j'aurais des problèmes», explique-t-il.
Comme lui plusieurs autres personnes affirment avoir été expulsées en dépit de leur statut de réfugié. «J'ai été arrêté à Laayoûne, où je travaille depuis un mois comme manœuvre, alors que je suis au Maroc depuis 5 ans, avec la carte de réfugié n°9180811C00702», insiste Papy Thiélé, congolais. Pascal Adrien, Camerounais, a également été expulsé par le Maroc alors qu'il détient la carte de réfugié n°918000141. Avec eux, d'autres personnes ont été arrêtées à Marrakech, Agadir et Casablanca.
«Les déchets» du Maroc
Il y a aussi le cas particulier d'un jeune Burkinabais que rapporte le Groupe Antiraciste de Défense et d'Accompagnement des Migrants (GADEM). En situation irrégulière au Maroc et lasse de devoir se bagarrer pour vivre, il a demandé une autorisation de sortie du territoire aux autorités marocaines, et à son ambassade pour pouvoir rentrer au Burkina Faso. Comme il n'avait pas les moyens de prendre l'avion, il a est arrivé par la route au poste frontalier marocain. «Là, les policiers marocains ont voulu le dissuader de partir, nous a-t-il raconté, parce qu'ils savaient qu'il allait rester bloqué dans le no man's land interfrontalier parce que la Mauritanie l'empêcherait d'entrer. Il a insisté, et effectivement, il est à son tour bloqué, parce qu'il n'a pas obtenu de visa de la Mauritanie», explique Philippe Julinet, chargé de programme droit des étrangers et plaidoyer pour le GADEM.
La Mauritanie refuse toujours, depuis l'arrivée des 11 premiers migrants en situation irrégulière, il y a 15 jours, dans la zone de no man's land séparant la frontière marocaine et mauritanienne, de laisser entrer ces personnes sur son territoire. Au poste frontalier mauritanien, «la police nous a refoulé ! On nous a expliqué que la Mauritanie ne voulaient pas accepter les déchets du Maroc», raconte Aïcha Ba, de plus en plus en colère. Alors chaque nuit, ces hommes et ces femmes luttent contre le sommeil, à cause du froid. «Nous dormons le matin, lorsque le soleil commence à arriver et nous réchauffe», explique Aïcha Ba. «On a été rejeté à la frontière sans rien, avec seulement les vêtements que l'on portait sur nous. Au Maroc j'avais un chez moi !», s'énerve Odilo Athié.
Rentrer chez soi
Dans tout le groupe rassemblé dans le désert, entre le Maroc et la Mauritanie, plusieurs personnes souhaitent rentrer dans leur pays. Les Congolais, en raison des conflits qui agitent le pays, veulent revenir au Maroc, ainsi que ceux qui y ont obtenu le statut de réfugiés, mais d'autres souhaitent revenir chez eux, si on leur en laisse la possibilité. «C'est dégueulasse ce que nous fait le Maroc. Lorsqu'on te fout dehors, c'est sûr, tu n'as aucune envie de revenir !», répond Aïcha Ba. Après avoir laissé plusieurs personnes s'exprimer avec le téléphone du groupe, elle reprend l'appareil, furieuse : «A Dakar, au Sénégal il y a une mosquée Mohammed VI, et une avenue Mohammed VI, les Marocains vivent dans le centre et sont très bien traités ! Ici il n'y a rien qui porte un nom du Sénégal et voilà comment on nous traite ! Avec ce qui se passe en ce moment, on ne va pas les laisser tranquilles, c'est certain !», s'indigne-t-elle.


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