L'Association de lutte contre le sida (ALCS) a dit avoir effectué près de 66% des tests du VIH dans le milieu associatif, ainsi que 81% des tests positifs colligés par le même secteur. Lors de la quatrième édition de la Semaine internationale du dépistage, du 20 au 26 novembre 2023, les conseillers ont par ailleurs effectué 3 064 tests du VIH (dont 33 positifs) sur 100 sites. Par ailleurs, l'ONG a dispensé des traitements antirétroviraux aux personnes séropositives, a apporté un soutien psychologique et a distribué des produits de première nécessité. Dans ce contexte à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre, l'ALCS a déploré le fait qu'«aucun statut n'est accordé par l'Etat» pour les agents de santé communautaire qui travaillent à mettre fin au VIH d'ici 2030. Selon l'association, cette non-reconnaissance «risque fortement de perturber l'accélération de la riposte communautaire au VIH pourtant essentielle». Malgré les «progrès considérables» enregistrés par le Maroc, «le chemin vers l'atteinte des objectifs fixés par l'ONUSIDA pour l'éradication de l'épidémie est semé d'embûches», ajoute l'ONG dans un communiqué. Citant les chiffres de 2022 du ministère de la Santé et de la protection sociale, la même source rappelle que «plus d'une personne vivant avec le VIH sur 5 ignore son statut sérologique et à peine 93% des personnes sous traitement antirétroviral ont une charge virale indétectable 6 mois après le début du traitement». Ces proportions restent «en deçà des objectifs fixés par l'ONUSIDA pour mettre fin à l'épidémie», avertit encore l'ALCS. «Pour rappel, ces objectifs sont les suivants : 95% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95% de celles qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement antirétroviral et 95% de ces dernières ont une charge virale indétectable six mois après le début du traitement.» «En ce 1er décembre, alors que les crises économiques et humanitaires menacent la riposte au VIH, l'ALCS se joint à l'appel de l'ONUSIDA pour exhorter les décideuses et décideurs à confier le leadership aux communautés», plaide encore l'organisation. Celle-ci recommande notamment de «reconnaitre à sa juste valeur le travail des agents de santé communautaire impliqués dans la lutte contre le sida ; appuyer ces communautés dans la mise en place et le renforcement de services de santé sexuelle différenciés qui leur sont destinés ; garantir la disponibilité des tests de dépistage du VIH, des hépatites virales et des autres infections sexuellement transmissibles utilisés par les agents de santé communautaire pour dépister leurs pair-e-s».