Dans un drame sans précédent, des projectiles ont visé des quartiers de la ville de Smara, dans la nuit samedi à dimanche, tuant un jeune homme nommé Hamza Jeaifri et blessant trois personnes, qui ont été hospitalisées en urgence. Hier, le parquet de Laâyoune a annoncé une enquête, pour élucider les circonstances de cette attaque. Quatre quartiers de la ville de Smara ont été visés, samedi dans la nuit, par des projectiles dont la provenance reste encore non-identifiée. Selon les autorités locales, l'attaque a fait un mort et trois blessés, dont deux dans un état grave. Sans mentionner ce drame inédit, le Front Polisario a affirmé, dimanche, que ses milices avaient lancé de nouvelles «attaques» contre des installations des Forces armées royales (FAR) marocaines dans la ville. Au sein du mouvement séparatiste, Omar Mansour a évoqué des «dommages collatéraux» de ce qu'il qualifié de «guerre» sur le territoire du Sahara. Ce lundi, le corps du défunt Hamza Jeaifri a été inhumé, tandis que les deux blessés graves sont toujours hospitalisés. La famille d'un jeune MRE plongée dans le deuil La famille de la victime décédée était loin de penser qu'une simple visite à ses proches dans la ville tournerait à un drame, qui a bouleversé non seulement la famille, mais aussi l'opinion publique nationale. Badreddine Jeaifri, le frère de feu Hamza, a déclaré ce lundi à Yabiladi que le défunt résident en France était arrivé au Maroc il y a une semaine, pour rendre visite à ses parents dans la ville de Sidi Yahya El Gharb. «Après avoir passé du temps avec eux, il a décidé d'accompagner sa mère pour aller voir sa tante, qui habite à Smara». Cette visite comptait beaucoup pour Hamza, puisqu'il considérait sa tante comme une mère, d'autant que c'est elle qui l'a élevé, nous confie encore le frère. «Samedi dernier, Hamza est sorti se promener avec ma mère et ma tante. A leur retour à la maison, il a reçu un appel vers 23 heures. Il est sorti à la terrasse du domicile familial pour répondre au téléphone, et c'est là que le projectile tombé sur le bâtiment l'a tué instantanément. Ma mère et mon cousin ont été légèrement blessés. Ma tante a eu quelques blessures au visage.» Badreddine Jeaifri Badreddine a poursuivi : «En entendant le bruit de l'explosion, au début, le mari de ma tante a emmené les enfants dehors, puis il s'est précipité sur le toit de la maison pour évacuer également Hamza, mais il l'a trouvé sans vie. Il est revenu sans lui, en attendant l'arrivée des services de la Protection civile.» Badreddine raconte que son frère, âgé de 23 ans, avait immigré en France en 2016 pour poursuivre ses études, mais qu'il les avait finalement abandonnées pour travailler dans un restaurant. Il vivait avec un autre de ses frères qu'il prenait en charge, étant donné que celui-ci souffre d'une maladie mentale et qu'il réside en France sans titre de séjour. «Maintenant que Hamza nous a quitté, le sort de notre frère là-bas reste incertain», confie-t-il. Les autorités décidées à identifier les responsables Concernant les parents du défunt, Badreddine indique qu'«ils vivent une situation très difficile». «Aujourd'hui, ils ont jeté un dernier regard à leur fils», nous a-t-il déclaré, confirmant par ailleurs que les autorités provinciales de Smara avaient contacté la famille, en assurant leur engagement à identifier les responsables du drame. La famille est dans le deuil alors que son fils défunt envisageait de lancer son propre projet à Sidi Yahya El Gharb, dans la perspective de se réinstaller dans le pays natal. Le destin ne lui auras pas permis de réaliser son rêve. Hier, le procureur général du roi près la Cour d'appel de Laâyoune a annoncé que la police judiciaire avait été chargée de mener une enquête sur les faits. L'équipe de recherche réalisera également les expertises techniques et balistiques nécessaires, pour identifier l'origine et la nature des projectiles. A ce titre, le parquet a affirmé ne ménager aucun effort pour envisager les effets juridiques qui s'imposent, à la lumière des résultats des investigations en cours.