Des paléontologues ont découvert au Maroc de fossiles d'espèces de dinosaures «cousins primitifs» du t-rex, appartenant aux abélisauridés et datés de la fin du Crétacé. Cette trouvaille est un indicateur selon lequel cette région du monde a abrité diverses espèces de dinosaures, jusqu'à l'extinction massive de ces derniers par un astéroïde ayant frappé la Terre, il y a 66 millions d'années. Un groupe de paléontologues a annoncé récemment avoir découvert des fossiles d'espèces de dinosaures «cousins primitifs» du t-rex, dans la région élargie de Casablanca, au Maroc. Ils seraient issus de la famille des abélisauridés et datés de la fin du Crétacé, qui se situe entre −145,0 et −66,0 Ma. Dirigée par Nick Longrich, du Milner Center for Evolution de l'Université de Bath en Angleterre, cette étude a été coréalisée avec Nour-Eddine Jalil, professeur au Muséum d'histoire naturelle, chercheur à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, Erik Isasmendi et Xabier Pereda-Suberbiola de la Faculté des sciences et technologies de l'Université du Pays Basque (Espagne). Publiée dans la revue Cretaceous Research, mardi 22 août 2023, elle indique que cette trouvaille renseigne davantage sur la richesse de la faune et de la flore dans cette région, y compris sur la diversité des dinosaures, juste avant leur extinction massive après qu'un astéroïde a frappé la Terre sur la péninsule du Yucatan (Mexique), il y a 66 millions d'années. L'élément étonnant dans les résultats de la recherche est que les deux zones étudiées ont représenté précédemment des fonds marins peu profonds, abritant des plésiosaures, des mosasaures et des requins. «Ce n'est pas exactement un endroit où l'on s'attendrait à trouver de nombreux dinosaures. Mais nous les trouvons finalement», souligne le professeur Nick Longrich. L'étude décrit ainsi des «cousins primitifs» du t. rex au «museau de bouledogue court et des bras encore plus courts», carnivores homologues des tyrannosaures de l'hémisphère nord. La découverte illustre aussi la diversité des dinosaures ayant vécu Afrique avant l'extinction. Un premier fossile a été découvert dans la zone de Sidi Daoui, entre Casablanca et El Jadida. Il représente l'os du pied d'un prédateur d'environ 2,5 mètres de long. A Sidi Chennane, dans le bassin des Oulad Abdoun à 120 km au sud-est de Casablanca, le deuxième fossile trouvé est un ossement sous forme de tibia d'un carnivore, mesurant près de cinq mètres de long. Un bassin encore riche de nouvelles découvertes Les résulats indiquent aussi que la famille des abélisaures à laquelle les dinosaures fossilisés appartiennent a vécu «aux côtés de l'abélisaure chenanisaurus barbaricus, un spécimen beaucoup plus grand». Selon la recherche, dien que les dinosaures ne représentent qu'une petite partie des fossiles découverts dans cette région du Maroc, ce sont les trouvailles au niveau de cette zone-là qui ont permis de reconstituer la meilleure image des dinosaures africains depuis la fin de leur ère, soulignent les chercheurs. Aussi, beaucoup des nouvelles découvertes permettent aux paléontologues d'exhumer encore plus d'espèces ayant précédemment existé sur place, ce qui suggère que les lieux ont abritent une faune extrêmement diversifiée, beaucoup plus qu'on le croit. Jusque-là, les fossiles de dinosaures ont permis de dégager l'existence précédente d'«un petit dinosaure à bec de canard nommé Ajnabia, un titanosaure au long cou, l'abelisaure géant Chenanisaurus, et maintenant les deux nouveaux abelisaures». Dans ce sens, le Pr Longrich a indiqué avoir découvert d'autres fossiles, qui sont actuellement à l'étude. «Nous ne pouvons donc pas en dire grand-chose pour le moment, sauf qu'il s'agissait d'une faune de dinosaures incroyablement riche», a-t-il souligné dans un communiqué. L'étude apporte également des éléments réflexion au schéma d'extinction à la fin du Crétacé ainsi que les causes de celle-ci. Des chercheurs affirment que les dinosaures ont déjà été en déclin à la fin du Crétacé, bien que l'impact de l'astéroïde ait signé leur disparition nette. Cependant, les fossiles des dinosaures découverts au Maroc suggèrent que ces derniers ont prospéré en Afrique du Nord de manière endémique, jusqu'à la fin de leur ère, même plus que dans l'ouest de l'Amérique du Nord. Pour l'heure, cette hypothèse ne peut être généralisée, selon le Pr Longrich, qui souligne que la zone étudiée «ne représente qu'une petite partie du monde».