Au grand dam de l'Algérie et du Polisario, l'administration Biden vient de réaffirmer la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, reléguant aux oubliettes la version du «tweet» de Donald Trump, véhiculée par Alger et le mouvement séparatiste. Au lendemain de la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara occidental, l'administration Biden a été invitée à commenter la nouvelle. Dans un premier temps, le porte-parole du Département d'Etat, Matthew Miller, a tenté de botter en touche la question, affirmant que «d'une manière générale, la reprise des relations entre le Maroc et Israël a été, sans équivoque, un élément positif pour la région, et nous sommes impatients de travailler avec ces proches partenaires des Etats-Unis pour élargir davantage le cercle de la paix». Le rétablissement des relations entre Rabat et Tel-Aviv remonte au 10 décembre 2020. «Je n'ai pas de commentaire sur la décision du gouvernement israélien», a-t-il ajouté lors du point de presse. Mais le journaliste est revenu à la charge avec une question directe sur la position des Etats-Unis à l'égard de la question du Sahara, forçant le porte-parole à sortir de ses retranchements. «Evidemment, les Etats-Unis ont franchi ce pas en décembre 2020 et depuis on n'a pas changé de position», a reconnu le porte-parole. L'Algérie et le Polisario mis à nu Le journaliste a répliqué par une autre question sur le même sujet. Visiblement agacé, Matthew Miller a répété que «la politique (des Etats-Unis) a été annoncée en décembre 2020 ; et depuis elle n'a pas changé». «Je dis qu'en même temps, nous soutenons pleinement l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, alors qu'il intensifie ses efforts pour parvenir à une solution politique durable et digne pour le Sahara occidental», a précisé Matthew Miller. Miller n'a pas souhaité expliquer le retard quant à l'ouverture du consulat américain à Dakhla, promettant de revenir la prochaine fois avec plus d'informations sur le projet de construction de la représentation diplomatique, annoncé également le 10 décembre 2020. Quelques mois après son installation à la Maison blanche, l'administration Biden a commencé à adopter une position pragmatique sur la reconnaissance par l'ancien président, Donald Trump, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Lors d'un briefing daté du 1er juillet 20221, le porte-parole du Département d'Etat, Ned Price, avait écarté toute révision de la décision prise par Trump. «Cela reste la position de l'administration du président Joe Biden, mais je n'ai pas de mise à jour à vous communiquer», avait-il déclaré. Un mois plus tôt, le même responsable a assuré que l'équipe Biden avait sa propre approche sur la question du Sahara, qui ne s'inscrit pas dans la ligne suivie par «l'administration précédente dans le contexte des accords d'Abraham». Depuis, le président Biden est le garant des arrangements pris dans le cadre du processus de normalisation entre Israël et des Etats arabes, dont le Maroc.