Au sein du Parlement européen, les relais du Polisario semblent tentés de se saisir de la question de l'organisation du Mondial 2030. Ce lundi, trente eurodéputés de cinq groupes parlementaires ont appelé le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantino, à ne pas permettre la tenue de matchs de cette Coupe du monde «dans les villes du Sahara occidental», si le Maroc est pays hôte, dans le cadre de la candidature déposée par le royaume avec ses deux voisins ibériques. Dans leur lettre à ce sujet, les représentants, dont huit élus espagnols, ont argué que la tenue de rencontres de cette envergure dans les provinces du sud pourrait «contrevenir au droit international». Citée par des sources médiatiques espagnoles, la missive invoque une «obligation» de la part du Maroc de «ne pas exploiter les ressources et la population» de cette région, en vertu de «la quatrième Convention de Genève de 1949 et d'autres règles du droit international humanitaire». Elle ajoute que la tenue éventuelle d'une Coupe du monde par le royaume ne devrait «contribuer à légitimer» ce que les auteurs de la lettre pointent comme une «contravention». Pourtant, aucune ville de la région du Sahara ne figure dans le dossier de la candidature marocaine, qui a retenu Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir. Faisant fi des éléments de la candidature officielle où la question du Sahara n'est pas évoquée, les eurodéputés signataires ont pointé la FIFA comme «partenaire dans cette situation». Parmi les auteurs de la lettre figurent Miguel Urbán du parti Anticapitalistas, connu pour ses positions pro-Polisario, membre du groupe The Left au Parlement européen. Considéré même comme un initiateur de ce courrier, il a été rejoint par quatre autres élus du même groupe, à savoir Idoia Villanueva, María Eugenia Rodríguez Palop, Sira Rego et Manu Pineda. Le courrier a également été signé par Ana Miranda, du Bloc nationaliste galicien, Javier Nart de Ciudadanos et Izaskun Bilbao, du Parti nationaliste basque. A travers leurs eurodéputés, le Parti populaire (PP) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ont tous deux pris leur distance de cette initiative, qui n'a bénéficié de la signature d'aucun des membres des deux formations. Par ailleurs, cinq eurodéputés socialistes d'autres pays représentés au Parlement européen se sont ajoutés aux signataires.