La première sortie de l'ambassadeur de l'Espagne, Agustín Santos Maraver, placé deuxième sur la liste de Sumar à Madrid, conduite par la ministre Yolanda Diaz, irrite le Polisario et ses partisans en Espagne. Dans une interview accordée à EFE, le diplomate refuse de qualifier le Maroc de «dictature», comme avait fait Mme. Diaz. Le Maroc est «un régime de co-souveraineté» entre le roi et le peuple. Le voisin du sud «est un partenaire stratégique, avec lequel nous devons développer un espace de co-prospérité», a-t-il précisé. Une idée déjà développée, pour rappel, par l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, notamment à Ceuta et Melilla. Santos assure qu'un gouvernement de gauche en Espagne doit «accompagner les espaces de modernisation et d'expansion de l'espace démocratique au Maroc». Au grand dam du Polisario, l'ambassadeur a limité les violations des droits humains commises par le Maroc à des «cas individuels». Agustín Santos Maraver a également affirmé que l'organisation d'un referendum au Sahara occidental, comme exige le Polisario, «est irréaliste», arguant que le recensement des électeurs effectué par l'Espagne en 1974 «n'est plus adapté à la réalité démographique actuelle». Avant cette sortie médiatique, les partisans du Polisario avaient accusé Santos Maraver d'être un «lobbyiste marocain». L'ambassadeur est un ancien militant du PSOE, qui a travaillé avec les Premiers ministres socialistes Felipe Gonzalez, José Luis Rodriguez Zapatero et Pedro Sanchez. Il a surtout été le chef de cabinet de l'ex-ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos (2004 - 2010), sous l'exécutif présidé par Zapatero. A cause de son passé, une organisation de la jeunesse sahraouie installée en Espagne a donné libre cours à sa colère, exigeant l'expulsion immédiate du diplomate des listes de Sumar. En revanche, le Polisario a opté pour la prudence. «Le Front Polisario attendra de voir quelle position adoptera Sumar sur le Sahara avant de juger la candidature de l'ambassadeur», ont indiqué, sous couvert d'anonymat et sur un ton modéré, des sources à la représentation du mouvement séparatiste à Madrid.