Un autre proche de José Luis Zapatero se fait l'avocat d'une bonne entente entre Rabat et Madrid. «Entre le Maroc et l'Espagne, doit primer la transparence et la confiance. Avec le Maroc, il faut communiquer et dialoguer», a affirmé l'ancien ministre des Affaires étrangères, Miguel Ángel Moratinos, dans une interview accordée à El Espanol. L'ex-chef de diplomatie a évité de répondre à une question sur la décision d'Arancha González Laya d'accueillir Brahim Ghali en Espagne, en avril dernier. «Je n'ai pas les données sur ce qui s'est passé. Je ne sais pas pourquoi Laya a fait ça», a-t-il déclaré. Moratinos a refusé, également, d'effectuer toute comparaison entre la rencontre tenue, fin novembre 2004 au siège du parti socialiste, entre Zapatero et l'ex-chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz. «Le plus important est le contexte (de la réunion) et ses motivations», a-t-il estimé. Pour mémoire, Rabat ne s'était pas empressée de condamner ces entretiens ou de rappeler son ambassadeur à Madrid. Et pour cause, aux moments des faits, le Maroc et l'Espagne avaient initié un rapprochement, après des années de tension sous l'exécutif Aznar. Miguel Moratinos était, aux côtés de Felipe González, l'un des artisans du rétablissement de la confiance entre les deux pays. Les positions de Moratinos sur la question du Sahara occidental avaient contribué à commencer une nouvelle page dans les relations maroco-espagnoles. En avril 2006, il n'avait pas hésité à critiquer ouvertement, et depuis la tribune du Sénat, la création en 1976 de la «RASD», affirmant qu'elle contrevient au principe de l'autodétermination.