L'Organisation démocratique de la presse et des médias, affiliée à l'Organisation démocratique du travail (ODT), a indiqué que la Journée mondiale du travail, célébrée annuellement le 1er mai à travers le monde, intervenait cette année dans un contexte difficile que traverse le secteur. Dans son mot à l'occasion, l'instance a déploré le «désengagement de l'organisme représentant de tous les journalistes des principes constitutionnels du Maroc», en plus d'«une rupture complète avec les principes et les fondements de démocratie, sur laquelle se construit le Conseil national de la presse (CNP)». «Nous enregistrons également les manipulations qui affectent continuellement ce secteur par des personnes ayant prouvé leur tendance à transformer le paysage médiatique en un 'Etat dans l'Etat', en imposant des lois sans aucun lien ni avec les dispositions de la Constitution, ni avec les lois encadrant le secteur, ni même avec la philosophie de l'évolution démocratique», déplore l'instance. «Aujourd'hui, nous assistons aux funérailles d'un secteur tué par un bourreau, et nous n'obtenons comme réponses à cette situation que des propos vagues et dénués de sens, qui nous font aujourd'hui nous interroger sur notre sort en tant que journalistes», insiste l'organisation. Cette dernière rappelle que cinq anciens ministres de la Communication se sont joints aux instances professionnelles du secteur, contre le projet de loi 15.23 portant création d'une commission temporaire de gestion du secteur de la presse et de l'édition. Cette initiative de projet de loi, rappelle le syndicat, a été prise «de manière illégitime, au mépris du corps journalistique marocain et des principes de la Constitution». Dans ce sens, l'organisation a salué les efforts «de tous les corps professionnels et personnalités politiques qui luttent pour dénoncer ces pratiques inconstitutionnelles». «Nous déplorons la tentative d'exclure numériquement les techniciens journalistes pour trancher au regard des syndicats les plus représentatifs et appelons tous les collègues à s'accrocher aux revendications concernant l'adhésion des correspondants au métier de la presse, tout en faisant face à toutes les tentatives d'encerclement du secteur et des journalistes par les partis politiques», a insisté l'instance. Cette réaction intervient dans un contexte où le bureau exécutif régional de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), à Marrakech-Safi, a appelé les professionnels du secteur à se mobiliser davantage pour empêcher l'adoption du projet de loi 15.23 en lecture devant les deux chambres du Parlement, après que le texte a été initialement approuvé en Conseil de gouvernement.