L'agence de notation américaine Fitch Ratings a confirmé, vendredi, la note de défaut émetteur en devises étrangères à long terme (IDR) du Maroc à BB+ avec une perspective stable. Dans une note, Fitch souligne que les notations BB+ du Maroc «reflètent des politiques macroéconomiques saines et un cadre institutionnel qui a soutenu la résistance aux chocs, une composition favorable de la dette, y compris une part modérée de la dette en devises étrangères dans la dette du gouvernement central (CG), le soutien des créanciers officiels et un coussin de liquidité externe confortable». «Les notes sont limitées par des indicateurs de développement et de gouvernance faibles, une dette publique élevée et un déficit budgétaire plus important que les pairs, ainsi que par la volatilité de la production agricole, soulignant la vulnérabilité du Maroc au climat», poursuit l'agence de notation. Celle-ci rappelle que «le rebond économique est confronté à des vents contraires», ajoutant que «la croissance économique a ralenti en 2022, passant de 7,9% en 2021 à 1,2%» tandis que «la production agricole s'est contractée de 15% en raison d'une grave sécheresse». «Nous prévoyons que la croissance du PIB reprendra en 2023 pour atteindre 3%, soutenue par une meilleure production agricole, dont les performances restent tributaires des conditions météorologiques. Le niveau des précipitations et le taux de remplissage des barrages ont été plus faibles que prévu en avril 2023 (5,43 milliards de mètres cubes ; contre 5,52 en avril 2022), menaçant les perspectives de l'agriculture pluviale», explique l'agence américaine, qui prévoit une croissance de 3,2 %, tirée par les secteurs industriels, en 2024. «Les risques de baisse proviennent d'une inflation élevée, d'un resserrement de la politique monétaire, d'un ralentissement chez les principaux partenaires commerciaux et des conditions météorologiques. Néanmoins, la mise en œuvre de réformes structurelles clés soutiendra l'investissement et la croissance économique», indique-t-elle. L'agence de notation prévoit, par ailleurs, que le déficit budgétaire passera de 5,1% du PIB en 2022 à 4,9% du PIB en 2023 et 4,4% en 2024, alors que la dette des administrations publiques augmentera en 2023 à 70,5% du PIB et à 71,4% en 2024, contre 69,8% en 2022.