Dans son rapport daté du 13 mai 2022, l'agence de notation américaine Fitch Ratings a confirmé la note de défaut des émetteurs en devises à long terme (IDR) du Maroc à 'BB+' avec une perspective stable. Dans ce rapport, Fitch a mis en exergue les différents facteurs sous-jacents à la notation, qui sont tous impactés par différents contextes : géopolitique, sanitaire et sociaux. A propos des fondamentaux du crédit, Fitch estime que les notations « BB+ » du Maroc reflètent une composition favorable de la dette, y compris une part modérée de devises étrangères (FC) dans la dette totale des administrations publiques (GG) et le soutien des créanciers officiels ; des coussins de liquidité externes raisonnablement confortables ; et un bilan de stabilité macroéconomique, reflété par une inflation et une volatilité du PIB relativement faibles avant la pandémie. Conclusion, Fitch rapports que ces atouts sont contrebalancés par la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, une dette publique élevée et des déficits budgétaires et courants (CAD) plus importants que ceux des pairs. Cette situation est consécutive à une crise multiforme qui a frappé le monde, dont la reprise est de plus en plus dure, note Fitch. En 2021, la croissance du PIB a rebondi à 7,4 %, après s'être contractée de 6,4 % en 2020. Cependant, Fitch annonce que la croissance ralentira à 1,1 % en 2022, en raison de la pire sécheresse depuis des décennies, entraînant une contraction de la production agricole, et l'environnement international défavorable. Ceci amène l'agence à prévoir une reprise à 3 % en 2023 (pour se rapprocher de la médiane « BB » projetée à 3,5 %), reflétant l'amélioration des précipitations, la reprise du secteur du tourisme et les solides performances industrielles. Coté politique, l'agence s'attend à ce que la politique budgétaire du Royaume reste « accommodante » pour soutenir la reprise économique. Les répercussions du conflit en Ukraine et les perturbations prolongées des chaînes d'approvisionnement mondiales représentent les principaux risques à la baisse pour nos perspectives de croissance, craint-elle. Détérioration des finances publiques Pour combler les détériorations des finances publiques provoqué par un déficit au niveau de la caisse de garantie, qui a diminué en 2021 à 5,3 % du PIB contre 7,5 % en 2020. Les recettes fiscales se sont redressées (en hausse de 9 % par rapport à 2020), en ligne avec une activité économique plus forte, note l'agence de notation américaine. Ainsi elle prévoit que les pressions sur les dépenses liées aux problèmes sociaux, combinées aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières et à la sécheresse, pèseront sur les finances publiques en 2022. Pour atténuer l'impact de la hausse des prix, les financiers conseillent le gouvernement augmentera les dépenses consacrées aux subventions pour l'alimentation, le gaz butane et les transports. Les subventions devraient représenter 2,6% du PIB en 2022, contre 1,1% en 2021. Une partie de cela sera compensée par une augmentation des recettes de TVA, d'importation et d'impôt sur les sociétés en raison de la forte inflation. Fitch s'attend à ce que le déficit budgétaire de la CG reste important à 6,6 % du PIB en 2022 et 6 % en 2023, dépassant la prévision médiane « BB » de 3,8 % en 2023.