Le Maroc n'envisage pas pour l'instant de modifier la bande de fluctuation de sa monnaie, a déclaré lundi la ministre de l'Economie et des finances. «Malgré toute la volatilité (des marchés) que nous avons connue en 2022, la monnaie est restée dans cette fourchette de 5%, donc je pense que nous ne changeons pas de rythme» a déclaré Nadia Fettah à Reuters en marge de la conférence financière annuelle City Week à Londres. Le Maroc a entamé des réformes graduelles du marché des devises en 2018, mais n'a pas apporté de changements significatifs depuis 2020, date à laquelle il a augmenté la marge de fluctuation du dirham à partir d'un niveau de référence fixé au niveau central, la faisant passer de 2,5% à 5%, rappelle l'agence britannique. Au cours des 14 derniers mois, les monnaies de plusieurs pays ont été soumises à des pressions considérables, à l'instar de la Tunisie et de l'Egypte, cette dernière ayant entrepris un trio de dévaluations importantes. «Il y a des problèmes partout dans le monde et jusqu'à présent, je pense que ces 5% sont largement suffisants pour évoluer en douceur vers un régime plus flexible», lorsque les conditions le permettront, a ajouté la ministre de l'Economie et des finances. Nadia Fettah a également expliqué que les subventions mises en place par le gouvernement marocain avaient contribué à limiter les pressions inflationnistes. Les données de ce mois montrent que l'indice des prix à la consommation dans le pays a augmenté en mars de 8,2 % par rapport à l'année précédente, en raison d'une hausse des prix des denrées alimentaires qui ont augmenté de 16,1% par rapport à l'année précédente. La hausse des prix des denrées alimentaires a conduit les autorités à restreindre l'exportation de certains légumes vers l'Europe et d'autres marchés africains pour tenter de réduire les prix dans le pays, tandis que la semaine dernière, le gouvernement a supprimé la taxe sur la valeur ajoutée sur les intrants agricoles, rappelle Reuters. «Nous avons choisi des mesures vraiment ciblées. Je dirais que cela a permis d'éviter 3 points d'inflation supplémentaires qui auraient pu avoir un impact sur la population», a fait savoir la ministre.