Le comédien, acteur et animateur marocain Rachid El Ouali est passé derrière la caméra en tant que réalisateur, pour la troisième fois. Après deux courts-métrages, son premier film long, «Coup de tampon», a été présenté la semaine dernière au Festival Itinérances d'Alès, puis à Nîmes. Ce nouvel opus est l'histoire d'un ancien mineur marocain, installé en France depuis quarante ans. Après avoir appris être malade, il souhaite finir ses jours sur sa terre natale, à Figuig, tout au sud-est du Maroc. Cette thématique grave, Rachid El Ouali a souhaité la traiter avec humour, plutôt que de donner des leçons. «Je voulais faire un film pour partager ma vision de la mort. Pour moi, la mort est le commencement de quelque chose de magnifique. C'est une ouverture, une porte vers autre chose», a-t-il déclaré à Midi Libre. «Cette idée pour le film m'est aussi venue d'une interrogation : pourquoi les Marocains qui vivent 30 ou 40 ans en France veulent rentrer mourir sur leurs terres natales... Et pour le personnage principal, je me suis demandé ensuite : comment ses enfants vont accepter cette volonté ?», a ajouté le réalisateur. Rachid El Ouali a déclaré par ailleurs à Objectif Gard faire des films qui lui ressemblent, «qui sont très humains». «Des réflexions autour de ma vie personnelle. C'est le premier film dans lequel je ne joue pas en tant qu'acteur», a-t-il souligné. Ce long-métrage est ainsi un hommage aux travailleurs marocains, partis entre les années 1950 et 1970 pour être mobilisés dans les mines du nord de la France. De cette histoire découle une série de réflexions autour du questionnement personnel sur la vie et la mort, le rapport à l'autre, le devoir de mémoire, le pardon et la reconnaissance.