Si les regards se focalisent sur la guerre entre le Maroc et l'Algérie pour l'organisation de la CAN 2025, les deux pays maghrébins se disputent toujours le poste de premier vice-président de l'Union africaine. Depuis février, aucun Etat n'a voulu se désister en faveur de l'autre. Le chef d'Etat de l'Union des Comores, Azali Assoumani, qui assure depuis février dernier la présidence tournante de l'Union africaine, est toujours sans son premier vice-président, rapporte Africa Intelligence. La grande rivalité entre le Maroc et l'Algérie bloque la proclamation du pays qui devra, logiquement, prendre les commandes en 2024 de l'organisation continentale. Aucun Etat ne souhaite désister en faveur de l'autre alors que le poste doit revenir à la région de l'Afrique du nord. Ce blocage ne constitue pas un précédent. En effet, l'UA est en train de vivre le même scénario qui s'est produit au lendemain du sommet de février 2022. Le Kenya et l'Union des Comores se disputaient le très convoité titre de premier vice-président de l'organisation continentale. Une élection qui n'a pas échappé à la traditionnelle rivalité entre le Maroc et l'Algérie. La solution de la candidature égyptienne Le voisin de l'Est avait alors vainement tenté de torpiller la candidature d'Azali Assoumani, qu'il juge très proche du royaume, notamment depuis l'ouverture d'un consulat général de l'Union des Comores à Laâyoune, en avançant celle de l'ex-président du Kenya, Uhuru Kenyatta, un fervent défenseur du Polisario. Après des mois d'impasse, le nouveau président du Kenya, William Ruto, a fini par renoncer en décembre 2022 au poste, balisant ainsi la voie à Assoumani de succéder au Sénégalais Macky Sall. Avec le Maroc et l'Algérie, un tel compromis est difficile à envisager, d'autant que les deux voisins ont rompu, depuis août 2021, leurs relations diplomatiques. Dans ce contexte de tension, marqué par de nombreuses passes d'armes, la solution ne peut émaner que d'une autre candidature provenant de la région d'Afrique du Nord. Dans un premier temps, la Libye avait nourri les mêmes ambitions avant de se retirer de la course en faveur de l'Algérie. Le Polisario avait aussi tenté de faire le buzz autour de sa candidature au même poste, seulement pour multiplier les déclarations médiatiques lors du dernier sommet de l'UA. Si la Mauritanie a décliné l'offre de jouer l'«arbitre» entre les deux puissances du Maghreb, l'Egypte peut facilement assumer cette fonction sans craindre des «représailles» de la part de Rabat ou d'Alger. L'ambassade du Caire auprès de l'UA avait, en effet, déposé en février dernier sa candidature à la première vice-présidence de l'organisation panafricaine. La solution égyptienne a le mérite de satisfaire toutes les parties. Mais en attendant, le président actuel de l'UA ne veut pas fermer la porte à la conclusion d'un compromis entre le royaume et l'Algérie. D'habitude et en l'absence d'un mécanisme clair insistant par exemple sur le vote direct des pays membres, le premier vice-président de l'UA est accordé par consensus. L'UA avait décidé, lors de son dernier sommet, de suspendre les discussions autour de la nomination de ce poste.