Selon les organisateurs, près de 10 000 personnes ont rejoint la manifestation organisée ce Dimanche à Rabat par cette jeune centrale syndicale marocaine. Sous une pluie battante, l'Organisation Démocratique du Travail (ODT) a rassemblé des milliers de militants venus des quatre coins du Royaume afin de manifester contre la politique du gouvernement dans des secteurs tels que l'emploi, l'enseignement, la santé ou encore l'immigration. Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) Manifestation de l'ODT à Rabat (Photos Yabiladi.com) En plus d'être insatisfaite de l'application sur le terrain du code du travail, Fatna Afid, 1ère secrétaire adjointe de l'ODT également secrétaire général de l'Organisation Démocratique de l'Enseignement se dit ulcérée par les «violations graves des droits syndicaux, l'analphabétisme et le taux de chômage qui vont crescendo, ou encore l'inégalité des salaires entre hommes et femmes». «Le gouvernement Benkirane piétine dans la résolution des problèmes de la classe ouvrière», a-t-elle confié à Yabiladi. Le patronat serait ainsi «privilégié par le gouvernement au détriment de la classe ouvrière» lors de conflits entre ces deux derniers. La loi de finances présentée par le gouvernement est décriée par la militante. «Les Marocains ne l'ont pas choisie et le gouvernement ne l'a pas rédigée. Elle a été imposée aux autorités par les puissances étrangères». En outre, «bien que le Maroc ait ratifié des conventions internationales en faveur des droits des immigrés subsahariens et asiatiques», on note dans le pays selon Fatna Afid «une violation flagrante de leurs droits et des abus sexuels récurrents de plusieurs immigrées». Le dossier des migrants est à gérer impérativement Nina (le prénom a été changé) d'origine Philippine, présente sur les lieux a été invitée à faire le déplacement par les organisateurs afin de favoriser le débat sur les violences physiques et sexuelles à l'encontre des travailleuses étrangères au Maroc. «J'ai été trompée par des membres marocains et philippins d'un réseau de trafic humain. Ils m'avaient promis de m'emmener en Europe. Je suis venue ici à bord d'un vol Emirates Airlines et il n'était pas prévu que je sois bloqué ici au Maroc. Je devais rejoindre ma cousine en France et avec l'aide de cette dernière, j'avais remis une somme importante à ces passeurs. Finalement, je me suis rendue compte qu'ils ne pouvaient m'aider à obtenir un visa pour l'Europe. J'aimerais retourner aux Philippines mais je n'ai pas d'argent. Le billet d'avion est excessivement cher et je dois à présent travailler dur pour accumuler la somme nécessaire. Je cherche un employeur qui sera honnête à mon endroit et qui ne me traitera pas comme une moins-que rien. Mon ancien patron avait confisqué mon passeport et ne m'a pas versé mon salaire. C'est une Marocaine membre de l'Organisation Démocratique du Travail, rencontrée à l'hôpital lorsqu'il a fallu soigner mes blessures qui m'a aidé à m'échapper». Une cinquantaine de membres de l'Organisation Démocratique des Travailleurs Migrants étaient également présents sur les lieux de la marche, décidés à «manifester le ras-le-bol général» en ce qui concerne la situation des migrants étrangers résidant sur le sol marocain.