Aminatou Haidar continue d'adresser des messages au chef du Polisario, Brahim Ghali. Elle vient de sauver la terne participation du Front à la 52e session du Conseil des Droits de l'Homme, qui se tient à Genève du 27 février au 4 avril. La présidente de l'«Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (Isacom)», a réussi à mobiliser deux associations internationales, à savoir le «Centre Robert F. Kennedy des Droits de l'Homme», présidé par son amie Kerry Kennedy, et «Right Livelihood», très connue sous le nom de «Prix Nobel alternatif», remporté par Aminatou Haidar en 2019. Elles ont signé ensemble un communiqué condamnant la présence marocaine au Sahara. «Contrairement à ce que la délégation (marocaine) a affirmé lors de son examen, les autorités interdisent ou dispersent systématiquement les manifestations pacifiques», dénoncent les trois ONG. Les signataires du texte exigent «l'envoi d'une mission d'observation» de l'ONU dans la province dont «l'accès fourni soit inconditionnel et non lié à des demandes absurdes des autorités, y compris de se référer au Sahara occidental comme faisant partie des territoires marocains, reconnaissant ainsi implicitement l'autorité du Maroc. Cet accès inconditionnel doit également être étendu à tous les observateurs internationaux, trop souvent expulsés dès leur arrivée». Les associations du Polisario, opérant dans les camps de Tindouf ou au Sahara, ont brillé par leur absence dans les débats lors la 52e session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, contraignant les médias du Front à relayer les interventions des représentants de l'Algérie, l'Afrique du sud ou la Namibie aux travaux du CDH. En revanche, le Maroc a envoyé à Genève une forte délégation de Sahraouis conduite par d'anciens membres du Polisario. Aminatou Haidar est marginalisée par le chef du Polisario, Brahim Ghali. Une mise à l'écart qui profite largement à Sultana Khaya.