Si Mohamed Abdelaziz est loin des camps de Tindouf, puisque de nouveau hospitalisé en Italie, le Polisario joue la carte Aminatou Haidar. La native de Tan-Tan a été missionnée pour répandre la parole du Front aux Etats-Unis, auprès de membres du Conseil de sécurité, des responsables de l'ONU et d'organisations des droits de l'Homme. Le Polisario joue la carte Aminatou Haidar. La présidente de l'association CODESA a été dépêchée aux Etats-Unis en vue de plaider l'élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental. Encore une fois, c'est le Centre Robert Kennedy, dirigé par Kerry Kennedy, qui s'est chargé de préparer l'agenda américain d'Aminatou. La sahraouie a déjà eu des réunions avec deux représentants de pays membres du Conseil de sécurité, à savoir l'Irlande et le Nigéria, deux Etats entièrement acquis aux thèses du Polisario. Elle a également rencontré quelques hauts cadres au sein de l'organisation des Nations Unies, notamment le directeur de cabinet de Ban Ki-moon et le directeur des missions de paix de l'ONU. En pariant sur Aminatou, la direction du Front tente de rattraper le terrain perdu au Parlement européen, notamment suite au scandale du détournement massif des aides destinées à la population des camps. La présidente de la CODESA, lauréate du prix Robert Kennedy en 2008, joui en effet d'une bonne notoriété aux Etats-Unis, notamment auprès des organisations des droits de l'Homme, tel le Centre RK ou Human Rights Watch. Une réputation totalement mise au profit du Polisario et de l'Algérie. Une réaction de la partie marocaine ? Cette offensive diplomatique intervient à un moment crucial pour le dossier du Sahara occidental. Mi-avril, le secrétaire général de l'ONU devra présenter au Conseil de sécurité, un nouveau rapport sur la question. Généralement, cette période est propice à l'action diplomatique, et le Polisario a pris l'initiative. Le Maroc devrait riposter par l'envoi d'une délégation à New York et Washington pour défendre sa position. Une mission qui sera sans doute confiée à des représentants d'institutions constitutionnelles comme le CNDH et le Conseil économique, social et environnemental qui sont mieux armés pour une telle mission. Ce sont en effet deux organismes ayant développé, chacun dans son domaine, des approches réussies dans le traitement des revendications de la population de la province.