Les tests marocains pour diagnostiquer le cancer du sein et la leucémie, les premiers produits en Afrique, seront disponibles d'ici quelques mois. Ces tests pourront ainsi «réduire les coûts et les délais d'attente pour les patients du continent», indique lundi le journal britannique The Guardian, rappelant que la plupart des kits de diagnostic du cancer et d'autres maladies en Afrique sont des importations coûteuses provenant de l'extérieur du continent, généralement d'Europe et des Etats-Unis. «Le prix du kit peut être le double de ce qu'il en coûterait pour le fabriquer localement. Il s'agit également d'un long processus. Il faut parfois des semaines ou des mois pour que les kits arrivent», a déclaré Hassan Sefrioui, membre du conseil d'administration de la Fondation MASciR (Moroccan Foundation for Advanced Science, Innovation and Research), qui a mis au point les nouveaux tests. Le développement des kits de dépistage du cancer est en cours depuis 2010, a-t-il précisé, notant que les tests de dépistage de la leucémie ont déjà été utilisés au Maroc sur 400 personnes. Auparavant, tous les échantillons devaient être envoyés en France pour analyse, ce qui prolongeait et retardait le traitement. «Mais avec les kits de test fabriqués localement, nous pouvons obtenir des résultats en quelques heures», a-t-il expliqué. Le cancer du sein est le plus répandu au Maroc et l'une des principales causes de décès chez les femmes. Alors que le taux de survie global des personnes diagnostiquées à un stade précoce est élevé, un grand pourcentage des cas de cancer du sein dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, dont le Maroc, est détecté à un stade plus tardif. La dépendance de l'Afrique à l'égard des tests, des traitements et des vaccins importés est une préoccupation pressante pour les autorités sanitaires du continent depuis la pandémie du Covid-19, rappelle-t-on encore. Pendant la pandémie, le MASciR a développé des kits de diagnostic du Covid-19, qui ont été vendus au Sénégal, en Tunisie, en Côte d'Ivoire et au Rwanda. Les tests de dépistage du cancer pourraient également être disponibles dans ces pays.