Prévue le weekend dernier, la cérémonie de clôture de la 6e édition du Festival du film documentaire sur la culture, l'histoire et l'espace sahraoui hassani, organisé du 19 au 25 décembre à Laâyoune, n'a pas eu lieu. A l'origine de cette suspension, un documentaire qui a créé une polémique au cœur de la société locale. Selon nos sources, le documentaire en question, qui avait bénéficié de l'aide publique au titre de l'année 2019 du Centre cinématographique marocain (CCM), a évoqué la vie du cheikh Sidi Ahmed Rguibi, ancêtre de la tribu des Reguibat, en avançant qu'il n'aurait jamais eu d'enfant, ce qui a provoqué l'indignation, dans la salle et au sein de la société locale. Dans un communiqué relayé par la MAP, le CCM a tenté de se défendre, en pointant un documentaire «qui a montré une ignorance grossière et condamnable d'un personnage historique de renom de la région du Sud» et «un dérapage intolérable dans le domaine de l'industrie cinématographique, d'autant plus qu'un film documentaire est censé s'en tenir aux vérités historiques bien documentées plutôt que verser dans la fiction comme cela est de mise dans les autres œuvres cinématographiques». Reconnaissant que «le documentaire en question avait bénéficié de l'aide publique au titre de l'année 2019 et sa version finale a été soumise, en septembre 2021, au regard de la commission indépendante d'aide qui compte parmi ses membres un représentant de la culture sahraouie hassanie, qui a validé son contenu sans émettre de remarques concernant les faits historiques qu'il relate», le Centre exprime, à cet égard, sa «profonde désapprobation» et sa «condamnation solennelle» de cette œuvre. Le CCM a également annoncé la préparation d'une «vision globale pour la réforme du système d'aide publique au film documentaire sur la culture, l'histoire et l'espace sahraoui hassani, institué en 2015, étant donné que l'actuel système ne remplit plus les objectifs fixés».