A l'occasion d'une conférence de presse qui s'est tenue jeudi 11 octobre à Casablanca, les anciens internationaux d'athlétisme, nouvellement regroupés en une association, n'ont pas hésité à condamner la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA) pour sa gestion autocratique et son manque de compétences. L'ex-médaillé d'or à Barcelone, Khalid Skah, était de ceux-là. Les détails. «Cela fait six ans que l'athlétisme marocain est dans le déclin. Il y a une marginalisation des anciens athlètes et une prédominance de personnes qui ne servent que leurs intérêts. (…) La fédération n'a plus de but sportif, c'est devenu une société privée.» Quand Khalid Skah s'insurge, il ne le fait pas à demi-mot. L'ancien champion olympique, médaillé d'or sur le 10 000 mètres à Barcelone en 1992, accuse la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA) et ses dirigeants de ne pas être à la hauteur. Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Casablanca jeudi 11 octobre, Skah et d'autres anciens athlètes ont ouvertement fustigé le travail de la fédération d'Abdselam Ahizoune, qu'ils considèrent à bien des égards comme un «parachuté» : «Il n'y a pas de démocratie au sein de la fédération, il n'y a que des décisions individuelles. Cela a crée un vide et c'est l'une des causes de cette triste affaire de dopage» s'est indigné Skah, dont les propos sont rapportés ce mercredi par Le Soir. Au côté de l'ancien champion, de nombreux autres intervenants, pour la plupart d'anciens athlètes, ont également brocardés la fédération pour les nombreux dysfonctionnements qui la caractérise, notamment en ce qui concerne la répartition des ressources. «Nous n'avons pas où nous entrainer. Nous sommes quelques 28 clubs et en deux ans, la Fédération royale marocaine d'athlétisme nous a octroyé la somme de 70 000 dirhams, ce qui est peu pour notre nombre» a déploré Mohammed Maazaoui, membre de la ligue de Casablanca et directeur de l'Association des courses sur route et marathon. A Casablanca d'ailleurs, le seul endroit où il était possible de s'entraîner pour les athlètes, La Casablancaise, a été fermée sans explication, ont déploré certaines voix. La loi 30.09 sur la réforme du sport Gestion autocratique, mauvaise répartition des ressources, manque d'infrastructures, dopage… Les tares de la FRMA ont été, tour à tour, mises sur la table lors de cette conférence originellement programmée pour introduire la nouvelle association des anciens internationaux d'athlétisme. Curieusement, ces dysfonctionnements rappellent d'assez près ceux qui devaient être abordés lors de la session parlementaire du 11 septembre dernier à Rabat. A ce propos, qu'en est-il concrètement ressorti de cette fameuse session ? Hormis l'éviction d'Eric Gerets à la tête du onze national, pas grande chose, serait-on tenter de dire. Cela dit, comme le souligne l'analyste sportif, Moncef Belkhayat, «le travail d'investigation de haute facture» réalisé lors commissions parlementaires du 11 et 17 septembre dernier a surtout permis de donner un coup d'accélérateur à la mise en application de la loi 30.09 qui réforme le sport au Maroc. Adoptée l'an dernier, ses décrets d'application avaient été publiés au bulletin officiel de novembre 2011. Or depuis, le monde sportif marocain était dans l'attente de la publication des arrêtés ministériels qui en entérine définitivement la mise en application. Les réunions parlementaires de Septembre devrait avoir donné un coup de booster au processus de réforme. «La balle est dans le camp du ministère» conclut M. Belkhayat.