Les médias israéliens ont diffusé des vidéos de supporters marocains et arabes au Mondial 2022 refusant de leur donner des déclarations et niant l'existence d'un Etat d'Israël. Les journalistes israéliens ont indiqué qu'ils étaient convaincus après leur visite au Qatar que les accords de normalisation n'étaient qu'entre gouvernements. Les médias israéliens ont exprimé leur mécontentement face au traitement par le public arabe, des correspondants dépêchés au Qatar, en contraste avec la présence de drapeaux palestiniens, dans les rues et à l'intérieur des stades. Ainsi, le journal Jerusalem Post a indiqué, dans un article, que les correspondants israéliens à la Coupe du monde au Qatar ont été «apparemment abasourdis, au cours de la semaine dernière, alors que les fans de football de divers pays arabes ont refusé de leur accorder des déclarations et ont même été harcelés et intimidés». Le journal a évoqué un incident documenté par Raz Shechnikdu journal Yediot Aharonot qui a raconté s'être approché d'un homme portant un drapeau palestinien. Ce dernier a refusé de lui parler et lui a dit qu'il «il n'y a rien qui s'appelle Israël ; il n'y a que la Palestine». Le même journaliste s'est également dirigé vers un groupe de supporters marocains, qui s'étaient d'abord levés pour dialoguer avec lui. Toutefois, après leur avoir dit qu'il était israélien, les Marocains auraient pris leurs affaires et sont partis en scandant : «Il n'y a pas d'Israël. Il n'y a que la Palestine». Lorsqu'il leur a répondu que le gouvernement marocain «a signé un traité de paix avec Israël», le groupe a continué son chemin en scandant le nom de la Palestine. רז שכניק, עוז מועלם תשמעו, לא רצינו לכתוב את הדברים האלה. תמיד חשבנו שלא אנחנו, העיתונאים, הם הסיפור. בטח לא במפעל הכי גדול של הספורט העולמי לצד האולימפיאדה. אבל אחרי עשרה ימים בדוחא, אי אפשר שלא לחלוק אתכם את מה שעובר עלינו כאן. לא מתכוונים לייפות. אנחנו מרגישים שנואים, עטופי pic.twitter.com/nMTApXtBWb — Raz Shechnik (@RazShechnik) November 26, 2022 «J'ai toujours pensé que le problème était avec les gouvernements. Mais au Qatar, j'ai vu à quel point il y a de la haine parmi les gens dans la rue, à quel point ils se soucient de nous effacer de la terre, et comment tout ce qui est associé à Israël attise la haine chez eux», a écrit le journaliste sur Twitter. «Dns la rue et partout et devant les stades, des Palestiniens, des Iraniens, des Qataris, des Marocains, des Jordaniens, des Syriens, des Egyptiens et des Libanais nous accompagnent avec des regards pleins de haine.» Les accords d'Abraham «signés entre gouvernements et non pas entre peuples» Le correspondant aux affaires palestiniennes de Channel 12, Ohad Hemo a estimé, pour sa part, qu'il «y a beaucoup de tentatives de la part de nombreuses personnes ici (au Qatar), de partout dans le monde arabe, pour nous confronter parce que nous représentons la normalisation». «Le désir des Israéliens s'est réalisé et nous avons signé des accords de paix avec quatre pays arabes mais il y a aussi des gens, dont beaucoup ne nous aiment pas ici... Des confrontations verbales comme celle-ci se produisent tout le temps», a-t-il ajouté, en reconnaissant que les accords d'Abraham ont été signés entre gouvernements et «non pas entre peuples». «La volonté des gouvernements arabes de réaliser la paix ne reflète pas nécessairement le désir des peuples sous leur règne», a-t-il conclu. مشجع سعودي يرفض الحديث مع قناة صهيوني : إنها #فلسطين وليست "إسرائيل" ..#المنتخب_السعودي #قدام #السعودية #فلسطين_في_مونديال_قطر #فلسطين_تنور_الدوحة #كأس_العالم_قطر_2022 pic.twitter.com/HdZIOoLMod — جابر الحرمي (@jaberalharmi) November 26, 2022 Le quotidien israélien Israel Hayom a décrit ce qui se passe au Qatar comme «une gifle retentissante pour ceux qui pensent que la paix est à portée de main et que la normalisation avec les pays arabes n'est qu'une question de temps». «Le comportement du citoyen arabe normal envers Israël indique une hostilité vieille de plus de 70 ans et que la racine du problème est toujours existante. L'amère et difficile réalité, c'est que si la question palestinienne n'est pas résolue d'une manière acceptable pour toutes les parties, nous ne sommes pas et ne serons pas les bienvenus dans les pays arabes, pas même dans le pays avec lesquels des accords de paix et de normalisation ont été conclus», ajoute-t-on. Dans un sondage réalisé en 2021-2022, et dont les résultats ont été publiés en septembre, le Baromètre arabe avait confirmé que la normalisation avec Israël ne bénéficie pas du soutien des peuples des pays arabes. Elle n'a a été soutenue que par 39% personnes au Soudan, 31% au Maroc et environ 6% en Jordanie et en Egypte.