Trois ans après l'adoption par le Parlement marocain de la loi organique de l'officialisation la langue amazighe, son introduction dans l'administration fait toujours face à des lenteurs. Lundi, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration, interrogée sur le sujet, a affirmé devant les députés de la nation que son département est en phase d'élaborer une série de projets dans ce domaine. Ghita Mezzour a cité, à cet égard, l'affectation de 300 assistants aux ministères de la Justice et de la Santé et de la protection sociale dans toutes les régions du royaume. Ces assistants ont pour mission d'assurer l'accompagnement des usagers pour faciliter l'accès aux services sociaux, a-t-elle poursuivi, notant que d'autres départements ministériels seront concernés par cette opération. En avril dernier, la ministre a signé une circulaire portant sur l'intégration de la langue amazighe dans les administrations publiques, lors d'une réunion marquée par la présence des représentants de diverses administrations publiques. Un document visant à «mobiliser tous les moyens disponibles pour un accès égal aux services publics». Ghita Mezzour avait alors appelé les différents départements à «s'engager activement» pour réussir la matérialisation de ce chantier. Le même département ministériel a toutefois déjà signé, en décembre 2018, une convention de coopération avec l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), en vue d'intégrer la langue amazighe dans les services publics. Introduite dans la Constitution de 2011 comme langue officielle du Maroc, l'Amazighe a fait face à plusieurs entraves bloquant son officialisation, à commencer par la loi organique n°26.16 portant sur l'opérationnalisation progressive de l'officialisation de la langue amazighe, qui n'a été déposée par le gouvernement qu'en septembre 2016. Le texte, bloqué au Parlement, a attendu trois ans avant son adoption. A noter que dans la note de présentation du projet de loi de finances (PLF) 2023, le gouvernement a alloué une enveloppe de 300 millions de dirhams pour donner un coup d'accélérateur aux procédures d'intégration de la langue amazighe dans les administrations publiques.