Alors qu'il a totalement perdu le contrôle sur ses «territoires libérés», le Polisario continue de vendre l'illusion à ces bailleurs de fonds étrangers. Sa dernière victime, une délégation sud-africaine qui visite les camps de Tindouf. Depuis quelques jours, une délégation de l'Afrique du sud effectue une visite dans les camps de Tindouf. Accueillie au début de son séjour avec les honneurs, la mission a fini par donner quelques soucis à la direction du Polisario, notamment lorsqu'elle a voulu se rendre à l'université de Tifariti. Un établissement, situé dans ce que le Front considère comme «territoire libéré», qui a bénéficié ces dernières années de financements conséquents des Sud-africains. Or ce territoire, au même titre que Bir Lahlou, échappe désormais au contrôle du mouvement séparatiste. Sa rupture du cessez-le-feu, actée le 13 novembre 2020, en riposte à l'opération déclenchée le même jour par les Forces armées royales à El Guerguerate, a complètement chamboulé l'ordre qui prévalait sur le terrain, depuis l'accord signé en 1991 sous l'égide des Nations unies. Face à l'insistance de ses bailleurs de fonds, le Polisario a eu l'idée de convertir un centre de formation professionnel, dans les camps de Tindouf, en université de Tifariti. Une plaque a suffi pour tromper la délégation sud-africaine qui s'est rendue sur le lieu, indique le Forum de Soutien aux Autonomistes de Tindouf. Cependant, les Sud-africains n'ont pas caché leur déception de ce qu'ils ont vu, précise la même source. En effet le batiment n'est pas à la hauteur du budget annoncé et ne ressemble en rien à une université. Un centre de formation professionnelle converti en université Le Forum de Soutien aux Autonomistes de Tindouf (FORSATIN) affirme que des partenaires étrangers, ayant pris conscience de l'escroquerie derrière le projet de l'université Tifariti, ont décidé de limiter leur appuis à la formation des cadres et à un niveau de coopération formelle. Mais malgré la déception suite à ce détournement de fonds, l'alliance entre le Polisario et l'Afrique du sud reste solide. En témoigne la visite, qu'effectue depuis dimanche 20 novembre, dans les camps de Tindouf une délégation de l'ambassade de Pretoria à Alger, avec comme objectif l'évaluation sur place des besoins sanitaires du Front. L'université de Tifariti, située dans la «zone libérée», à l'est du mur des Sables, a été lancée en décembre 2012 sur une décision prise par Mohamed Abdelaziz, alors secrétaire général du Polisario. Sa création a bénéficié du concours financiers de plusieurs pays d'Afrique, d'Europe et d'Amérique latine, traditionnels bailleurs de fonds du mouvement séparatiste. Depuis, l'établissement universitaire a conclu des accords internatioux de coopération : en 2016 avec l'université de Constantine en Algérie, en 2019 avec une université de la région espagnole de La Rioja. Le dernier accord de coopération date de juillet 2021 avec une université de Las Palmas aux Iles Canaries alors même que la population qui résidait à Tifariti a été déplacée vers les camps de Tindouf et que Polisario a déserté le territoire suite aux frappes des drones par les FAR.