Les Rguibat Lbihat, une des plus imposantes tribus des provinces du sud, vient de réagir à la dernière visite de l'ONG américaine R. Kennedy. Un des chioukhs de la tribu tire la sonnette d'alarme sur ce ce qui se passe à Tindouf. La dernière visite des membres de l'ONG américaine RFK Center dans les provinces du sud, puis dans les camps de Tindouf n'a pas été du goût des notables saharaouis. Biba Ould Nafae, ex-militaire polisarien, notable des Rguibat Al Bihat, une des plus importantes tribus à Tindouf, a finalement décidé de ne plus rentrer aux camps. La décision du notable, alors qu'il se trouvait à Smara dans le cadre d'une programme d'échanges de visites mené sous la houlette du Haut commissariat pour les réfugiés, a été prise en signe de protestation contre l'attitude des membres de l'ONG R. Kennedy de ne pas vouloir recevoir les Saharaouis non affiliés au Polisario. Driss El Yazimi, président du Conseil national des droits de l'Homme, avait reçu la semaine dernière la délégation de la Fondation RFK à Rabat, présidée par Kerry Le Forum de soutient aux autonomistes de Tindouf (Forsatin) qui a rapporté l'information dans un communiqué dont le Soir échos détient échos, ajoute que les membres de R. Kennedy ont pratiquement « élu » domicile chez Aminatou Haidar, la pro-Polisario qui dirige, depuis Laâyoune, un porte-voix quasi favorable à la thèse séparatiste. le Forsatin explique également que le notable saharaoui a alors pris contact, depuis Smara, avec les membres de sa tribu aux camps du Polisario pour les avertir du comportement de la délégation américaine. Najem « chante » l'impartilité de RFK Center Parallèlement, les activistes du Forsatin qui avaient auparavant assuré au Soir échos l'indépendance de leurs actions, ont déploré via un second communiqué, le comportement déséquilibré des missionnaires du RFK Center lors de leurs visites aux camps de Tindouf. Le Forsatin a fustigé la marginalisation par Kerry Kennedy et ses accompagnateurs de tous les opposants au Polisario, refusant de les rencontrer, à leur tête le chanteur Najm Allal, voix de l'opposition au clan de Mohamed Abdelaziz et de son épouse Khadija Hamdi. En effet, rapporte le Forsatin, durant son séjour à Laayoune, Kerry Kennedy reçu un appel téléphonique de Najm Allal, lui demandant audience lors du voyage de celle-ci à Tindouf, elle lui dit son acceptation de le rencontrer et d'entendre ses plaintes, sauf qu'arrivée à Tindouf, Kennedy se rétracta de ses engagements envers l'artiste sahraoui, en refusant de le rencontrer ainsi que nombre de représentants de tribus opposées au Polisario qui avaient préparé toute une documentation prouvant les violations graves des droits de l'homme du Polisario dans les camps ainsi que des preuves de détournement par les pontes du front, et spécialement la famille de l'épouse de Mohamed Abdelaziz, des aides internationales, destinées aux populations. Siège sécuritaire à Tindouf Pour rappel, la direction du polisario a imposé un siège sécuritaire aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf (sud-est de l'Algérie) en prévision de la visite que doit effectuer une délégation de la Fondation Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme. Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, le Forsatin rapporte que Mohamed Abdelaziz, chef des camps de Tindouf, a ordonné à son pseudo-ministre de la défense de prendre toutes les dispositions et les mesures sécuritaires nécessaires autour des camps des séquestrés en prévision de ce déplacement, ajoutant que la direction du polisario a établi également une liste de personnes «indésirables» en vue de les empêcher de rencontrer les membres de la délégation de la fondation américaine. Dans le même objectif, les dirigeants du polisario ont demandé le transfèrement des prisonniers de leurs lieux de détention vers des «destinations inconnues», précise la même source, ajoutant que la direction des séparatistes a sollicité l'intervention des notables et des Chioukh de la tribu Bouihat pour persuader le chanteur Najem Allal de suspendre son sit-in et de mettre fin à son mouvement de protestation lors de la présence des membres de la délégation américaine dans les camps de Tindouf: «Devant cet état de siège sécuritaire et de blocus médiatique qui sévissent dans les camps de Tindouf, plusieurs acteurs saharaouis ont dénoncé fermement ces mesures prises par la direction du polisario qui visent à les priver d'exprimer leurs opinions en toute liberté et à restreindre leurs mouvements de circulation et de déplacement» dans les camps à l'occasion du séjour de l'ONG américaine, souligne encore le Forum qui regroupe de nombreux saharaouis qui soutiennent l'initiative d'autonomie au Sahara proposée par le Maroc. Les Affaires étrangères entrent en ligne Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad Eddine El Otmani, a souligné que le Maroc a réservé un traitement «hautement civilisé» à la délégation de la fondation RFK. Dans un entretien publié par le quotidien «Al Ittihad Al Ichtiraki», le ministre a exprimé «l'espoir que la visite effectuée par les membres de la fondation RFK au Maroc et dans les camps Lahmada à Tindouf leur permettra de se rendre compte des exactions flagrantes subies par les populations de ces camps», indiquant que la majorité de la population du Sahara est attachée à sa marocanité. Pour rappel, l'hebdomadaire Jeune Afrique a souligné, dans son édition de cette semaine l'alignement notoire de la présidente de la Fondation Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme (RFK), l'Américaine Kerry Kennedy, sur les thèses du Polisario qui l'a poussée à ignorer «les dissidents» dans les camps de Tindouf où elle s'est contentée de rencontrer uniquement les officiels. * Tweet * *