Le fabricant d'éoliennes Siemens Gamesa prévoit de vendre son usine de pales à Tanger, dans le nord du Maroc, et la production y cessera au début de 2023, a déclaré, jeudi, un haut responsable de l'entreprise. «La décision a été prise dans une perspective mondiale qui tenait compte de l'évolution des demandes du marché, de l'intensification de la concurrence et de l'impact d'une grave crise de la chaîne d'approvisionnement», a expliqué à l'agence Reuters Paulo Fernando Soares, PDG Onshore pour l'Europe du Sud, l'Afrique, l'Amérique latine et le Brésil. Les problèmes de chaîne d'approvisionnement liés à la pandémie, la concurrence et la montée en flèche des prix de l'acier et de l'aluminium - exacerbés par la guerre en Ukraine - ont fait de la fabrication de composants d'éoliennes une activité difficile ces dernières années, malgré la forte demande des gouvernements qui misent sur l'énergie éolienne pour se sevrer des combustibles fossiles, rappelle l'agence. La fermeture n'affectera pas la capacité de l'entreprise à livrer les projets en cours, a assuré le responsable. Outre le Maroc, Siemens Gamesa opère dans neuf autres pays africains avec une part de marché de 50% de la capacité éolienne installée. Ses principaux marchés africains restent l'Egypte, l'Afrique du Sud et le Maroc, des pays qui offrent des cadres politiques appropriés et une stabilité du réseau qui encourage les investissements dans les infrastructures et les projets éoliens, a déclaré Soares à Reuters. La perturbation de la chaîne d'approvisionnement a rendu les projets de transition énergétique sur le continent plus coûteux, a-t-il ajouté. La société a déclaré au début de novembre que sa marge bénéficiaire de base au cours de l'exercice qui a pris fin le 30 septembre, y compris les gains découlant de la vente de sa division de développement, était de moins 5,9 %, ce qui est inférieur à sa propre prévision d'août de moins 5,5 %. L'entreprise germano-espagnole avait annoncé, en septembre, la fermeture de son usine à Tanger, inaugurée en 2017 pour fabriquer des pales d'éolienne de 63 mètres de long. La décision, ayant fuité sur les réseaux sociaux, avait été confirmée par un communiqué du groupe. Ce dernier avait notamment évoqué «une concurrence intense», des «pressions sur les prix» et une «augmentation exponentielle des coûts des matières premières et de la logistique» pour l'industrie mondiale de l'énergie éolienne.