Au sommet arabe, le Maroc a pu inscrire dans la «Déclaration d'Alger» des éloges aux efforts du «Comité Al Qods» et de «Bayt Mal Alqods Acharif», placés sous la tutelle du royaume. En revanche, la condamnation de l'appui armé de l'Iran au Polisario a fait les frais du «consensus arabe». Baisse de rideau sur le 31e Sommet de la Ligue arabe, organisé le 1er et 2 novembre en Algérie, par la publication de la «Déclaration d'Alger». Le texte, et sans citer nommément le roi Mohammed VI, a reconnu le rôle du «Comité Al Qods», que préside le souverain, dans la défense de la ville sainte des plans israéliens visant sa judaïsation et «le soutien apporté à la résistance de ses habitants». Une mention spéciale a été également adressée aux actions de «Bayt Mal Alqods Acharif», dont le siège est à Rabat. Une agence financée principalement, par le Maroc. La «Déclaration d'Alger» a également évité de citer le nom du roi Abdellah II dans la protection des lieux saints musulmans et chrétiens à Al Qods, se limitant d'appeler à l'appui de la «tutelle hachémite historique» et du «ministère jordanien des Waqf». Pour rappel, le Maroc et l'Algérie se sont affrontés sur la question d'Al Qods à maintes reprises à l'occasion de rencontres arabes et islamiques. Les responsables du voisin de l'Est exigeaient d'intégrer, dans des communiqués sanctionnant ces rencontres, une référence aux «efforts» du président Abdelmadjid Tebboune dans la protection de la ville palestinienne au même titre que les rois Mohammed VI et Abdellah II et le président égyptien, Abdelfattah Al Sissi. Une demande rejetée par la partie marocaine. Les ingérences iraniennes vaguement pointée du doigt La question de l'appui armée de l'Iran à des milices séparatistes dans les pays arabes a été vaguement pointée du doigt. Le texte, adopté par consensus, s'est contenté du minimum. Le sommet a exprimé son «rejet de l'ingérence étrangère sous toutes ses formes dans les affaires intérieures des pays arabes». En revanche, il a exhorté à une «adhésion au principe des solutions arabes aux problèmes arabes en renforçant le rôle de la Ligue des Etats arabes dans la prévention et le règlement des crises par des moyens pacifiques». La délégation marocaine à ce conclave a présenté samedi, lors la réunion à huis-clos des ministres des Affaires étrangère, un projet de résolution condamnant l'appui armé de l'Iran au Polisario. Le représentant permanent du royaume auprès de la Ligue arabe, l'ambassadeur Ahmed Tazi, a souligné ce mercredi, dans des déclarations à la MAP, que la délégation marocaine appuyée par de nombreux pays arabes ont appelé à la «condamnation de l'ingérence iranienne visant la déstabilisation des pays arabes». Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit a reconnu, ce mercredi lors d'un point de presse tenu après la publication de la «Déclaration d'Alger», que cette question a fait l'objet de débats lors des réunions des ministres des Affaires étrangères et des chefs d'Etats. «Ce point a été examiné et a été mentionné» dans le texte, a-t-il répondu aux journalistes. Pour rappel, le Comité ministériel arabe chargé de mettre la lumière sur l'ingérence iranienne dans les affaires intérieures des pays arabes avait exprimé, en mars et septembre, «sa solidarité avec le Royaume du Maroc face à l'ingérence du régime iranien et de son allié le "Hezbollah" dans ses affaires intérieures». Au sommet d'Alger, à l'exception de l'Egypte, les autres membres dudit Comité, qui sont l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, n'ont pas été représentés par leurs chefs d'Etats. Dans son intervention lors de la séance de la clôture du sommet, Al Sissi s'est limité à dénoncé les «ingérences étrangères».