Le Maroc a menacé, jeudi, de réagir avec une «réponse ferme et appropriée» si le Front Polisario utilise des «drones iraniens» pour menacer son intégrité territoriale. Lors d'une conférence de presse après l'adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2654 prorogeant d'une année le mandat de la MINURSO, l'ambassadeur représentant permanant du Maroc auprès de l'ONU a affirmé que le royaume «agira fermement» et qu'il y aura «de graves conséquences pour le Front Polisario». «La question sera laissée aux Forces armées royales pour déterminer comment réagir», a assuré Omar Hilale, en qualifiant de «très dangereux» le fait de fournir ces avions au mouvement séparatiste. Le diplomate a ajouté que «l'Iran et le Hezbollah sont présents dans la région de Tindouf» et en Afrique du Nord, et a confirmé qu'ils sont en train de «passer de la formation des combattants du Polisario à leur armement, cette fois par le biais d'une cargaison de drones». Il a ajouté que le monde devrait se rendre compte que «l'Iran, après avoir sapé la stabilité de la Syrie, du Yémen, de l'Irak et du Liban, déstabilise notre région». «Non seulement le Maroc est concerné par cela, mais tous les pays de la région», a-t-il assuré. Omar Hilale a ajouté que doter le Polisario de drones iraniens est un «changement géopolitique» et constitue un nouveau tournant sur le plan militaire. L'ambassadeur du Maroc à l'ONU a exposé des photos de drones que Téhéran avait remis au Front Polisario, soulignant que leur prix variait entre 20 000 et 22 000 dollars. L'achat d'un avion permettrait, selon lui, de nourrir 300 personnes par an dans les camps de Tindouf, de soigner 500 personnes et scolariser 120 enfants. Début octobre, Omar Mansour, leader au Front Polisario a annoncé depuis Nouakchott que «l'armée sahraouie va bientôt utiliser des drones dans la guerre au Sahara occidental». Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita avait précédemment déclaré lors d'une conférence de presse tenue avec son homologue yéménite Ahmed Awad ben Moubarak, début octobre à Rabat, que «Téhéran, en adoptant des acteurs non étatiques armés, est devenu une menace pour la sécurité régionale et internationale». Il avait tenu la communauté internationale pour responsable de l'évolution de la situation si elle n'affrontait pas la partie iranienne, considérant que l'Iran «est le financier officiel et le soutien des groupes séparatistes et terroristes en facilitant leur accès aux armes de pointe». Nasser Bourita avait évoqué aussi «l'ingérence de Téhéran dans les affaires intérieures des pays arabes, que ce soit directement ou indirectement par le biais de groupes terroristes armés».