Le ministre marocain des Affaires étrangères a mis en garde contre l'acquisition de drones armés par des groupes terroristes et séparatistes. Hier, le Polisario a annoncé le recours prochainement aux avions sans pilotes contre le Maroc. Le ministre marocain des Affaires étrangères a dressé un réquisitoire contre les ingérences iraniennes dans la région arabe. «Le régime iranien est le sponsor officiel du séparatisme et des groupes terroristes dans un certain nombre de pays arabes», a dénoncé, Nasser Bourita, lors d'un point de presse animé, ce lundi à Rabat, avec son homologue yéménite, Ahmed Bin Mubarak, qui effectue une visite au royaume. Le chef de la diplomatie a affirmé que l'appui de Téhéran «à des acteurs non étatiques armés, représente une menace pour la paix régionale et internationale». Les interventions iraniennes dans les pays arabes «ne se limitent plus au seul territoire yéménite, à travers les milices houthies, nous avons tous constaté le bombardement du Kurdistan en Irak (du 28 septembre, ndlr) -que le Maroc condamne- par l'armée iranienne et les victimes civiles qu'il a fait», a déploré le ministre des Affaires étrangères. Face aux actions hostiles de l'Iran, Nasser Bourita a plaidé pour une action de «la communauté internationale» en vue de contraindre ce régime «à assumer les responsabilités» de ses actes «qui s'opèrent dans de nombreux pays arabes directement ou indirectement par le biais de groupes terroristes ou de groupes armés». Bourita met en garde contre les drones des groupes séparatistes armés Le chef de la diplomatie a, par ailleurs, tiré la sonnette d'alarme quant à «l'acquisition par ces acteurs non-étatiques, grâce à l'appui à l'Iran, d'armes et de techniques sophistiqués, tels que les drones armés. C'est un phénomène très dangereux et menace la paix régionale et internationale». Et d'enchainer en lançant un appel en direction «de ceux qui dotent ces groupes de ce genre d'armes à assumer leurs responsabilités devant la communauté internationale. Ces acteurs non-étatiques n'ont aucune responsabilité juridique. Ils ne sont pas signataires de conventions sur le recours aux armes et le désarmement comme le sont les Etats et les gouvernements officiels. L'Iran ne doit plus bénéficier de ce vide pour poursuivre son» entreprise déstabilisatrice. «Au même titre que le Yémen et Al-Sham (Syrie et Liban, ndlr), le Maroc est frappé par les ingérences iraniennes», a souligné le ministre. Et de rappeler que le conseil de la Ligue arabe, lors de sa réunion du 6 septembre au Caire avait condamné les accointances entre l'Iran et le Polisario. La mise en garde de Nasser Bourita contre le danger que représente l'acquisition de drones armés par des groupes séparatistes intervient moins de vingt-quatre heures après l'annonce du Polisario, depuis la Mauritanie, d'un prochain recours aux avions sans pilotes dans sa «guerre» contre le Maroc. Des médias marocains ont indiqué que des militaires iraniens entrainent, sur le territoire algérien, des éléments du mouvement séparatiste au maniement des drones. Dans son réquisitoire, le chef de la diplomatie s'est focalisé uniquement sur l'Iran et n'a pas mentionné publiquement la responsabilité de l'Algérie dans l'appui à une entité non-étatique armée, comme l'est le Polisario.