À l'issue de la séance de vote, ce jeudi, de la résolution 2654 du Conseil de sécurité, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale, a tenu une conférence de presse, lors de laquelle il s'est prêté au jeu des questions/réponses. Une particulièrement mérite réflexion. Les détails. « Quelle est votre réaction à l'annonce du Polisario sur la détention des drones qu'il compte utiliser ?« , a demande un journaliste au diplomate, qui répondu en trois points détaillés. A ce propos, l'ambassadeur a estimé qu'il s'agit là « d'un développement gravissime« , espérant toutefois que cela est « juste d'une propagande de l'information, comme on a l'habitude d'entendre de ce côté de Tindouf« . Pour Omar Hilale, la première explication est purement géopolitique. Il précise ainsi que « cela voudrait dire que nous avions raison, puisqu'il y'a deux ans, nous avons alerté que l'Iran, précisément Hezbollah, sont en train de s'infiltrer à Tindouf et donc en Afrique du Nord« , et d'ajouter qu'ils « sont maintenant passé de la formation à l'équipement du Polisario avec des drones et cela est très grave. Ça nous donne raison et mène à ce que le monde entier sache qu'ils sont en train de déstabiliser notre région« . Il insiste encore une fois qu'il s'agit d'un « développement gravissime, et ce pour l'ensemble des pays de la région« . Quant à la deuxième explication, le diplomate marocain déclare que si cette information s'avère vrai « ça va être un +game changer+ sur le plan militaire et en cas de changement sur le terrain, le Maroc réagira en conséquence« . « Ils savent que lorsque le Maroc décide de réagir, il réagit d'une manière appropriée et je ne veux pas développer sur ça, je laisse cela aux hautes autorités militaires de mon pays« , met-il en garde. Toutefois, et au niveau de la troisième explication, l'ambassadeur lie cette annonce à la moralité. Pour lui, la détention ou l'acquisition en général des drones « pose un problème moral, du moment où, dans la résolution, on demande aux organisations internationales d'augmenter leurs contributions » afin de remédier à tous les obstacles rencontrés dans cette région. « Cela pose une problème moral, au moment où le représentant des nations unies parle de risque de famine, au moment où le Polisario se plaint qu'il y'a une malnutrition, qu'il y'a de l'hystérie, qu'il n'y a plus de stylos, de papier ou d'ardoises pour les études, alors qu'ils se targuent d'avoir des drones qu'ils peuvent utiliser« , déplore-t-il. Le diplomate poursuit son explication en indiquant que « les drones dont ils parlent d'ailleurs sont des drones de « bad gammes" iraniens qui coûtent entre 20.000 et 22.000 dollars« . Il décortique ensuite ces acquisitions et ce qu'équivaudraient leurs coûts pour cette population: « Acheter un drone est l'équivalent des rations alimentaires pour 300 personnes, ce qui peut couvrir toute une année. C'est aussi le prix des services médicaux pour 500 personnes pendant un an. Le coût d'un drone, c'est la scolarisation annuelle de 120 enfants« . Pour conclure, dit Hilale, cette comparaison ne représente qu'un seul « côté pour ceux qui disent qu'il y a une famine, une hystérie, qu'il y'a une malnutrition et d'un autre qui se targuent d'avoir des drones. Qu'ils nous disent alors que ce n'est pas vrai!« .