Contrairement à ses voisins maghrébins qui ne figurent toujours pas dans le classement, le Maroc est dans le TOP 10 africain des marchés financiers établi par le groupe sud-africain Absa. Il se classe notamment à la deuxième place africaine pour l'étendue du marché et la 3e quant à l'accès aux devises. Le groupe sud-africain Absa Group Limited, spécialisée dans les services financiers aux entreprises, a publié cette semaine la 6e édition de son classement des marchés financiers en Afrique. L'Absa Africa Financial Markets Index évalue ainsi le développement financier des pays sur la base de mesures d'accessibilité, d'ouverture et de transparence des marchés. L'objectif étant de montrer comment les économies peuvent réduire les obstacles à l'investissement, ce qui peut, à son tour, stimuler une croissance durable. Ainsi, dans cette 6e édition du classement, le Maroc se maintient dans le top 10 africain, occupant la 9e place parmi 26 pays africains, avec un score de 60 points sur 100. Le royaume, qui améliore sa note de 4 points par rapport à l'année dernière, recule toutefois d'une place. Les rédacteurs du rapport félicitent le pays pour sa «large disponibilité durable des actifs» ainsi que son «système fiscal favorable». Le Maroc obtient ainsi un score de 60 sur 100 pour l'étendue du marché (2e en Afrique), 86 pts (3e) pour l'accès aux devises, 81 pts (7e) pour la transparence du marché, environnement fiscal et réglementaire, 38 pts (7e) pour la capacité des investisseurs locaux, 71 pts (15e) pour l'environnement macroéconomique et transparence et 25 pts (14e) pour les normes juridiques. Un renforcement de l'offre de produits financiers durables «Bien que l'Afrique du Sud reste en tête de l'indicateur 1 (étendue du marché, ndlr) en raison de la taille de son marché, le Maroc se classe parmi les cinq premiers, grâce à son leadership en matière de disponibilité d'actifs durables», indiquent les rédacteurs du rapport. «Améliorer la diversité des produits financiers place le Maroc dans le top cinq», ajoutent-il, en notant que le royaume, aux côté du Nigéria et de l'Ouganda, améliore son score «en raison de la liquidité relativement élevée des opérations de change interbancaires». «Le Maroc obtient les meilleurs résultats pour cet indicateur, alors qu'il continue de renforcer son offre de produits financiers durables. Il y avait déjà des obligations vertes ou durables, des actions et des fonds communs de placement disponibles au Maroc l'année dernière. Depuis lors, un répondant à l'enquête locale a noté la "réussite de l'émission d'une obligation de genre en décembre2021 et d'une obligation verte en juillet2022, pour un montant total d'environ 120millions de dollars". Le leadership du Maroc en matière de finance durable aide le pays à entrer dans le top 5 de cet indicateur cette année.» Extrait du rapport Le rapport reconnait aussi, s'agissant de l'accès aux devises, que les autorités marocaines ont assoupli certains contrôles des capitaux. «Le Bureau de change du Maroc a publié une instruction générale sur les opérations de change au début de l'année qui poursuit le processus de libéralisation de la réglementation des changes et de consolidation de la convertibilité du régime de change, selon un participant au sondage local. Cela comprenait une augmentation du plafond autorisé pour les Marocains qui investissent à l'étranger, ainsi qu'une limite plus élevée pour les entreprises nationales qui accèdent au marché des changes pour payer les importations», explique-t-on. Le classement reste dominé par l'Afrique du Sud (88 points), l'Ile Maurice et le Nigéria, qui gardent les mêmes positions par rapport à l'édition précédente. Le rapport se félicite ainsi de «la solide performance» de l'Afrique du Sud malgré «le décrochage des marchés et la faible croissance», le «marché financier robuste, mais actifs de retraite déclarés inférieurs» de l'Ile Maurice ainsi que la «meilleure adoption des accords-cadres» du Nigéria. Le Cameroun, la République démocratique du Congo, Madagascar, le Lesotho et l'Ethiopie occupe les dernières places du classement alors que le reste des économies du Maghreb, comme la Tunisie, l'Algérie et la Mauritanie, ne figure pas dans le classement.