Alors que des sources algériennes ont confirmé la participation du roi Mohammed VI au prochain Sommet de la Ligue arabe prévu en novembre en Algérie, des sources médiatiques du voisin de l'Est indiquent que cette participation pourra «cacher une volonté du roi du Maroc de capter les regards et de voler la vedette au président Abdelmadjid Tebboune et à l'Algérie». Après avoir annoncé, en septembre dernier, la participation du roi Mohammed VI au Sommet de la ligue arabe prévu, le 1er et 2 novembre, en Algérie, le magazine Jeune Afrique a confirmé, mardi, la même information, citant des sources algériennes. Celles-ci ont précisent que cette confirmation proviendrait de certains «dirigeants de pays arabes du Golfe», qui prendront part au sommet. Jeune Afrique avance aussi que «le souverain marocain devrait être accompagné de son fils, le prince héritier Moulay Hassan», ajoutant que le déplacement du monarque «est également souhaitée par la présidence algérienne». Si elle se confirme, la participation du roi Mohammed VI au Sommet de la ligue arabe intervient 17 ans après le dernier conclave arabe auquel le souverain a pris part, tenu en mars 2005 en Algérie. Toutefois, si le magazine estime que ce déplacement du monarque «pourrait contribuer à apaiser les tensions entre les deux voisins», la presse algérienne avance une autre thèse. Tout en annonçant que tous les «poids lourds» seront «présents» au prochain sommet accueilli par Alger, le journal TSA rappelle que «si la venue de MBS [Mohamed Ben Salmane, ndlr] ne constitue pas une grosse surprise, celle de Mohamed VI a fait l'objet de nombreuses supputations depuis plusieurs mois». «Voler la vedette au président» algérien Il ajoute, citant Jeune Afrique et Asharq al Awsat, que le monarque marocain «a insisté» auprès de certains dirigeants des pays du Golfe pour qu'ils assistent personnellement à la rencontre d'Alger afin d'en «garantir le succès». Des informations qui «n'ont été ni confirmées ni démenties par les autorités marocaines», précise-t-on. Mais le TSA avance que «le tapage médiatique fait autour de la participation de Mohammed VI peut cacher une volonté du roi du Maroc de capter les regards et de voler la vedette au président Abdelmadjid Tebboune et à l'Algérie». Le média rappelle que son pays a «déployé d'importants efforts pour réunir la famille au grand complet, et qui viennent de réussir la prouesse de réconcilier les factions palestiniennes après 15 ans de divisions». Depuis l'annonce du prochain Sommet de la Ligue arabe, Alger n'a cessé d'accuser Rabat de chercher à contrecarrer la rencontre panarabe. En septembre, Amar Belani, alors envoyé spécial pour le Sahara occidental et le Maghreb arabe, avait évoqué l'échec de «toutes les manœuvres» de la diplomatie marocaine «visant à reporter le Sommet arabe», prévu dans ce pays. Dans une déclaration à la presse de son pays, le diplomate avait pointé des «manœuvres» marocaines qui ont été avortées par son pays. «Le ministre marocain exprime sa frustration et sa déception face aux préparatifs qui se déroulent bien pour la convocation du sommet arabe en Algérie les 1er et 2 novembre, comme prévu», avait-il réagi au discours du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors de la session du Conseil exécutif de la Ligue arabe, tenue au Caire. Un discours dans lequel le diplomate avait pourtant plaidé pour un «engagement de responsabilité et loin de tous calculs étroits ou de logique dépassée, en consolidant la confiance nécessaire et en respectant les rôles de chaque partie». A rappeler que dans son discours du trône, le 30 juillet dernier, le roi Mohammed VI avait invité l'Algérie à une normalisation des relations. Une énième main tendue par le monarque, ignorée par le pouvoir algérien.