Un émissaire du président algérien Abdelmadjid Tebboune a remis le 27 septembre à Rabat une lettre d'invitation au roi Mohammed VI pour assister au sommet de la Ligue arabe prévu début novembre à Alger. Déclinant une invitation marocaine à reprendre haleine dans un hôtel de luxe, il a décidé de repartir à la hâte vers son pays en regagnant son Gulfstream IV (7T-VPS). Une scène inénarrable incarnant l'attitude inexorable de la junte politico-militaire algérienne envers le Maroc, moquée même en Algérie. D'autres commentateurs s'amusent du fait que l'émissaire algérien ait «brisé l'embargo aérien» décidé par le régime de son pays avant un an contre le royaume. L'Algérie a décidé le 22 septembre 2021 la fermeture «immédiate» de son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains ainsi qu'aux appareils immatriculés au Maroc. Le ministre algérien de la Justice Abderrachid Tabi «a remis la lettre d'invitation adressée à Sa Majesté le roi Mohammed VI (…) pour assister aux travaux du sommet arabe, prévu les 1er et 2 novembre 2022 en Algérie», selon un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. Abderrachid Tabi a été reçu en personne par le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. Le 12 septembre, Jeune Afrique, citant des sources «très bien informées», a écrit que le roi Mohammed VI «prendra part personnellement» au 31e sommet de la Ligue arabe, une information non-confirmée officiellement. D'autres articles de presse marocains ont, depuis, fait état de la participation du chef du gouvernement Aziz Akhannouch et de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. L'Algérie compte sur ce rendez-vous pour sortir de son déclin diplomatique. Ce sommet prévu à Alger après trois ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19 bute sur plusieurs obstacles, dont un contexte international difficile à cerner et des divisions arabes qui subsistent.