Les urnes ont rendu leur verdict. Le duel entre le PJD et le PAM à Tanger et Marrakech, à l'occasion d'élections partielles, a tourné en faveur des islamistes. Des élections législatives partielles à Tanger et Marrakech se sont déroulées, hier. Un scrutin présenté comme un test de la popularité des «frères» de Benkirane, après neuf mois au gouvernement. Dans l'ensemble, les résultats réconfortent la position de leadership du PJD sur la scène partisane. Dans la capitale du détroit, sur trois sièges à pourvoir, les islamistes ont réussi à en glaner deux, le troisième est revenu à un candidat du parti de l'Union constitutionnelle (opposition), Mohamed Zemmouri, une vieille figure de la politique locale, plusieurs fois député. Un revers pour le PAM à Tanger Force est de constater que les violents affrontements, de mardi à Béni Makada, n'ont guère pesé sur le choix des électeurs. Le PJD grâce à une campagne à pas de charge, mobilisant toutes ses têtes d'affiches, douze ministres dont Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement lui même, ont fait le déplacement à Tanger, a réussi à déjouer les pronostics dans une ville réputée être un bastion électoral des partisans de la Lampe. Aux législatives de novembre 2011, les islamistes ont raflé quatre sièges sur cinq à pourvoir, revenu justement au PAM. Dans la capitale du détroit, le scrutin du 4 octobre a tourné en un duel entre le PAM et le PJD. Finalement, ce face à face a tourné en faveur des islamistes. Le PAM est sorti bredouille de ces élections partielles. Un échec pour la nouvelle direction de cette formation. A Marrakech, le PJD devance le PAM L'échec du PAM à Tanger n'est pas le seul. A Marrakech, où s'est tenu le même jour des élections partielles, le PAM y marqué, également, le pas. Le siège qui était en jeu est revenu au candidat de la Lampe, Mohamed Motassadik. Dans la ville ocre, le PJD a largement bénéficié du report des voix des disciples du salafiste Mohamed El Maghraoui. C'est le religieux qui avait autorisé, en 2009 dans une fatwa, le mariage avec une fille de neuf ans. Après deux années d'exil vlontaire en Arabie saoudite, il est rentré au pays en 2011. Depuis, il a réussi à tisser de bonnes relations avec la direction du PJD. C'est, pour mémoire, dans une de ses nombreuses écoles coraniques que Mustapha Ramid, fraîchement nommé à la tête du département de la Justice, a parlé de tourisme sexuel à Marrakech. Ces élections partielles à Tanger et Marrakech sont la conséquence de deux décisions du conseil constitutionnel invalidant les résultats des législatives du 25 novembre 2011 dans ces circonscriptions.