La marocanité du Sahara gagne du terrain et résonne à l'occasion de réunions d'institutions internationales des Nations unies. En témoigne ce qui s'est passé, mardi à Genève, au Conseil des Droits de l'Homme. La marocanité du Sahara s'est frayée un chemin au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, qui tient sa 51e session, du 12 septembre au 7 octobre à Genève. Au début de la séance de mardi, le délégué des Emirats arabes unis a demandé la parole pour lire, au nom de 35 pays, membres du Groupe de soutien de l'intégrité territoriale du Maroc à Genève, une déclaration d'appui à la souveraineté du royaume sur le Sahara. «La question du Sahara est un différend politique traité par le Conseil de sécurité, qui reconnaît la prééminence de l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc comme "crédible et sérieuse" pour une solution politique définitive à ce différend régional.» Le diplomate émirati s'est félicité de la dynamique, enclenché en 2020, de l'ouverture des consulats à Laayoune et Dakhla. «Ce qui constitue un levier de renforcement de la coopération économique et des investissements, au profit des populations locales, du développement régional et aussi continental», a précisé le représentant d'Abou Dhabi à Genève. Des pays arabes et africains parmi les signataires Les 35 signataires de la déclaration ont salué la nomination de Staffan de Mistura au poste d'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. L'Italo-Suédois qui «a pour mandat, soulignent les auteurs de la lettre, la relance du processus politique exclusivement onusien, sur la base du format consacré lors des deux tables rondes de Genève, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la dernière résolution 2602 du 29 octobre 2021, visant à parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et qui repose sur le compromis à ce différend régional». Pour rappel, l'Algérie a rejeté la résolution 2602, la qualifiant de «partiale». Alger appelle, en revanche, à des «négociations directes» entre le Maroc et le Polisario. Un message que le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, a réitéré lors de ses entretiens avec De Mistura, le 5 septembre à Alger. La déclaration lue par le délégué des Emirats arabes unis au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU confirme que l'appui dont bénéficie la marocanité du Sahara parmi les membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), n'a pas changé. L'Arabie saoudite, les Emirats, le Qatar, le Koweït, le Bahreïn et Oman ont tous signé la lettre. Au grand dam de l'Algérie, les cinq monarchies avaient exprimé la même position en octobre 2021 depuis la tribune de la 4e Commission des Nations unies et lors du 42e sommet du CCG, organisé en décembre 2021 à Ryad. Même constat en Afrique. Tous les pays ayant inauguré des consulats à Dakhla et Laayoune ont répondu présent y compris la Zambie. Et pourtant des médias algériens et du Polisario avaient spéculé sur un retrait par ce pays de sa reconnaissance de la souveraineté du royaume sur le Sahara, suite à la victoire d'Hakainde Hichilema aux élections présidentielles du 12 août 2021. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé le 31 août à Dakhla, la tenue imminente d'une réunion ministérielle des pays ayant ouvert des consulats à Laayoune et Dakhla.