Samedi dernier, le ministère algérien des Affaires étrangères a commenté la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi sur l'île de Taïwan. Il a déclaré que ce territoire était une «partie inaliénable du territoire chinois» et que le gouvernement de Pékin était «le seul représentant légitime de toute la Chine». Taïwan se revendique comme un pays indépendant et exige que son peuple décide de son sort. Mais la Chine reconnaît cette île comme une partie intégrante de son territoire et s'oppose à son adhésion aux Nations unies. La déclaration du ministère algérien des Affaires étrangères cite une réaction de l'ambassadeur d'Algérie à Pékin, Hassan Rabhi, dans laquelle il a estimé que «la souveraineté de la Chine sur Taiwan est expressément stipulée dans la résolution n° 2758 de l'Assemblée générale des Nations unies en 1971». Tout en s'opposant donc à «l'autodétermination du peuple de Taïwan», l'Algérie défend «l'autodétermination du peuple sahraoui» et la justifie par des slogans vieux de plusieurs décennies, tels que «soutenir les peuples dans l'autodétermination» ou «la non-ingérence dans les affaires de l'Etat». Avant que la question de Taïwan ne soit remise en avant, l'Algérie a pourtant gardé le silence sur les revendications indépendantistes de la Catalogne, en octobre 2017, et la tenue d'un référendum d'autodétermination pour la sécession de l'Espagne. Pour la Catalogne, Alger a évité de brandir le slogan de «soutien aux peuples dans l'autodétermination», comme elle le fait avec le Front Polisario.