Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a effectué, ce mardi à Rabat, le versement à Archives du Maroc d'un premier lot de ses archives. Cette initiative devient un exemple incitant les autres instances publiques à franchir le pas, dans une démarche de contribution collective à l'accès aux documents institutionnels centralisés. Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a versé, ce mardi, 80 boîtes spéciales d'un volume global de 12 mètres linéaires à l'institution d'Archives du Maroc, lors d'une cérémonie tenue à Rabat en présence du président du CCME, Driss El Yazami, et du directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baïda. Cette première initiative sera suivie par d'autres encore et donne un accès immédiat à des documents longuement préservés et inventoriés, couvrant trois grands domaines. «Ce sont des documents qui retracent la période antérieure à la création du CCME, sa genèse, sa première plénière et enfin ses toutes premières années d'activité», a déclaré à Yabiladi Driss El Yazami. Ce dernier souligne qu'«on parle souvent des recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER) et on dit parfois qu'elles n'ont pas été mises en œuvre», mais qu'«en matière d'Histoire, de mémoire et d'archive, il y a eu un début de mise en œuvre, par l'adoption de la loi sur les archives en 2007, la création des Archives du Maroc et la nomination de son directeur Jamaâ Baïda en mars 2011». «Dans les fonctions que j'ai occupées et que j'occupe actuellement, l'organisation des archives est très importante, d'abord pour la mémoire de l'institution elle-même. Il faut que les responsables publics soient les premiers à appliquer la loi et verser aussi rapidement que possible leurs archives, si possible avec un premier inventaire.» Driss El Yazami, président du CCME Le président du CCME estime «fondamental de mettre en œuvre cette loi» en versant les archives institutionnels aux Archives du Maroc. «C'est un exercice de transparence, d'accès aux citoyens à leur Histoire, car cela fait partie du processus de conciliation de la démocratie et cela permet de préparer l'avenir, si on veut travailler sur des projets, pour savoir ce qui a été fait avant», a-t-il insisté. Des archives librement consultables et accessibles Ces archives permettent notamment de reconstituer les préparatifs de la naissance du CCME, à la suite de la demande du roi Mohammed VI au Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH), alors présidé par feu Driss Benzekri, rappelle un communiqué. «Les travaux menés alors par le CCDH avaient consisté en l'organisation de très nombreuses auditions, de quatre séminaires thématiques, de consultations dans une quinzaine de pays et une consultation par Internet», rappelle le CCME. Sont consultables aussi les archives de cinq groupes de travail mis en place : «citoyenneté et participation politique ; approche genre et nouvelles générations ; administration, droits des usagers et politiques publique ; compétences scientifiques, techniques, et économiques ; cultes et éducation religieuse». Directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baïda a déclaré à Yabiladi que «ce moment est historique, même s'il ne devrait pas l'être, dans la mesure où c'est une application stricte de la loi sur les archives et du décret d'application sur les archives». «J'ai eu avec moi, dans cette remise des archives du CCME un ami, un partenaire, qui a fait du chemin avec les Archives du Maroc avant même sa création. A l'IER et au CCDH, Driss El Yazami a milité fervemment pour doter le pays d'une institution et d'une loi à cet effet», nous a-t-il indiqué. «C'est un soutien indéfectible, qui, par ce versement des archives publiques, donne l'exemple, dans une initiative que je salue et qui appelle d'autres institutions publiques à franchir le pas», a ajouté Jamâa Baïda. Ce dernier a mentionné aussi «la préparation en amont de ce versement qui a été faite par le CCME dans les règles de l'art» grâce à laquelle à partir de la rentrée du mois de septembre, ces documents seront librement accessibles aux Archives du Maroc, à la disposition des étudiants, des chercheurs et des journalistes.