La première partie des archives de l'Instance équité et réconciliation (IER) a été remise, samedi à Rabat, aux archives du Maroc, contenant 17.362 dossiers de l'IER classés dans 1.239 boites spéciales d'archivage et de conservation. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du chantier d'archivage des dossiers de la justice transitionnelle lancé en février dernier en vue du traiter, dans un premier temps des dossiers de l'Instance indépendante d'arbitrage et dans un deuxième temps, ceux de l'IER, et ce, vu l'importance et la haute valeur à la fois symbolique, juridique et historique des archives produites par l'Instance indépendante d'arbitrage et l'IER, le CNDH. Dans une déclaration à la presse, le Directeur des Archives du Maroc, Jamâa Baïda, a indiqué que cette initiative accorde un intérêt particulier à l'activité archivistique, qui vient s'ajouter à l'initiative du CNDH, qui a remis aux Archives du Maroc, le 24 juillet dernier, des documents constituant l'héritage de l'Instance indépendante d'arbitrage, notant que cette initiative revêt une importance particulière et constitue une rupture avec le passée, qui entoure l'archive de confidentialité. Il a, dans ce sens, souligné que la transparence qui marque cette initiative permet au Maroc d'entamer une nouvelle étape en matière d'archive, qui est en cours d'édification , pour que l'Archive soit « le pilier de la transparence« , notant que le Royaume dispose désormais d'une institution garante des archives de l'Etat mais également des archives privés. Dans ce cadre, il a indiqué que l'initiative du CNDH constitue un prélude pour inciter les autres départements gouvernementaux à appliquer la loi régissant les archives, soulignant que les pages de l'histoire marocaine, y compris les années de plombe, sont entachées d'ambigüité et que l'archive contribue aujourd'hui à l'élucider. Pour sa part, le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a souligné que l'importance de l'archive ne réside pas dans le fait qu'il constitue le témoin qui nous permet d'examiner les événements passés, mais également du fait qu'il constitue le garant de la transparence et un élément primordial pour sauvegarder les droits individuels et collectifs. Il a également, fait savoir que le CNDH considère que la préservation, l'organisation et la facilitation d'accès à l'archive, produit par l'expérience de la justice transitionnelle au Maroc, revêtent une importance cruciale, pour réorganiser la mémoire collective, écrire l'histoire contemporaine et instaurer la conciliation. M. El Yazami a souligné que cette initiative permettra également de renforcer le système des droits d l'Homme au Maroc, promouvoir l'édification d'un Etat de droit et faciliter l'accès à l'information, notant que ces documents seront progressivement mis à la disposition des historiens et de chercheurs en sciences humaines pour approfondir l'analyse historique de l'évolution des droits de l'Homme au Maroc et d'identifier par la suite des leçons et des bonnes pratiques pouvant contribuer à la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit. De son côté, le conseiller au CNDH, Mohamed Mustapha Rissouni a fait observer que la préservation de l'archive enrichit davantage l'histoire d'un pays, précisant que la loi adoptée en 2007, engage tous les institutions de l'Etat et des secteurs concernés par l'histoire du Maroc de remettre son archive d'une manière exacte. Ont pris part à la cérémonie de remise des archives de l'IER, des représentants des départements gouvernementaux, des parlementaires, des représentants d'institutions nationales et d'autorités judiciaires, des partis politiques, des syndicats, des organisations non gouvernementales ainsi que les représentants des missions diplomatiques et les organisations internationales.