Plus d'un tiers des pays de l'Union africaine disposent de consulats au Sahara. Le Maroc se rapproche du seuil exigé pour réclamer une révision de l'Acte constitutif de l'Union africaine, pouvant conduire à une éventuelle expulsion du Polisario de ses rangs. Dakhla vient d'accueillir un nouveau consulat d'un pays africain. Le Togo a ouvert, jeudi 21 juillet, une représentation diplomatique dans la ville saharienne, consacrant ainsi sa reconnaissance de la marocanité du Sahara. L'Algérie et le Polisario n'ont pas encore commenté l'événement. En revanche, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, désormais habitué à présider ce genre de cérémonies, s'est félicité dans une déclaration à la presse qu' «un tiers des pays de l'Union africaine, de toutes les sous-régions du continent, ont inauguré un consulat à Laayoune ou Dakhla». Depuis le début de cette dynamique en 2020, le Burkina Fasso, Burundi, Comores, Côte d'Ivoire, Djibouti, Esawtini, Gabon, Gambie, Guinée Bissau, Guinée (Conakry), Guinée Equatoriale, Liberia, Malawi, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sao Tomé et Príncipe, Sénégal, Sierra Leone, Togo et Zambie, disposent de représentations diplomatiques au Sahara. Sur la liste, 11 pays africains reconnaissaient auparavant la «RASD» Sur cette liste d'Etats africains reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, il est lieu de noter que 11 avaient établi, auparavant, des relations diplomatiques avec la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Il s'agit du Burkina Fasso, du Burundi, de Esawtini, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, le Liberia, le Malawi, Sao Tomé et Príncipe, la Sierra Leone, le Togo et la Zambie. Un chiffre important attestant, si besoin est, de l'érosion du soutien dont bénéficie le Polisario en Afrique y compris dans certains zones du continent qui lui étaient longtemps acquises. Ainsi, le royaume a même réussi à convaincre cinq pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), considérée comme le pré carré de l'Afrique du sud, l'autre grand allié du Polisario au côté de l'Algérie. Il s'agit de la République démocratique du Congo, la Zambie, Eswatini, les Iles des Comores et le Malawi. Le Maroc s'approche doucement mais sûrement du seuil des deux tiers exigé pour obtenir une révision de l'Acte constitutif de l'UA, comme l'autorise l'article 32, devant conduire à l'expulsion du Polisario. «Les amendements ou révisions sont adoptés par la Conférence de l'Union (des chefs d'Etats) par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers, et soumis à la ratification de tous les Etats membres, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives», précise le texte. Pour rappel, le Maroc avait réussi, avant même son adhésion à l'Union africaine en février 2017, à mobiliser 28 Etats de l'organisation panafricaine pour signer, lors du sommet de Kigali au Rwanda en juillet 2016, une lettre adressée alors au président en exercice de l'UA, feu Idriss Déby, réclamant la «suspension de la "République arabe sahraouie démocratique" des activités de l'Union Africaine, et de tous ses organes, afin de permettre à l'UA de jouer un rôle constructif et de contribuer positivement, aux efforts de l'ONU, pour un dénouement définitif au différend régional sur le Sahara». Le Maroc devra continuer son marathon diplomatique en convaincant d'autres pays africains à ouvrir un consulat avant de retenter l'expulsion du Polisario de l'Union africaine.