Les Néerlandais ont voté le 3 mars pour élire leurs conseils municipaux. D'après les premiers résultats partiels publiés jeudi, le parti d'extrême droite de Gert Wilders est arrivé en tête à Almere, une ville nouvelle à l'est d'Amsterdam, et en deuxième position à La Haye, siège du gouvernement. À trois mois des élections législatives anticipées, le Parti pour la liberté (PVV) se positionne désormais comme le principal adversaire du Parti démocrate-chrétien (CDA), première force politique du pays, avec 41 sièges sur 150 dans la Chambre basse du Parlement. Les élections locales ont été organisées dans 394 villes des Pays-Bas. Mais le PVV qui participait pour la première fois, n'a présenté des listes que dans deux municipalités. A Almere, il a obtenu 21,6% des suffrages. Dans cette cité-dortoir de près de 190 000 habitants, il a devancé le parti travailliste (PvdA), arrivé en tête aux précédentes municipales en 2006, qui obtient 17,6% et les libéraux du VVD (15%). L'extrême droite y disposera désormais de 9 sièges sur un total de 39. Avant même la clôture du scrutin, une dizaine de Néerlandaises "autochtones" se sont rendues voilées mercredi soir à l'Hôtel de ville d'Almere. Leur objectif était de protester contre la percée attendue dans cette ville, du leader d'extrême-droite Geert Wilders, connu pour ses idées xénophobes et anti-musulmanes. Très content de son score, Geert Wilders a déclaré jeudi matin : "nous allons arracher les Néerlandais à l'élite de gauche, qui protège les criminels et qui soutient l'islamisation de notre pays". Il est persuadé que ces élections sont une passerelle pour sa formation afin de devenir la première force politique du pays dans les mois à venir. "Ce qui est possible à La Haye et Almere est possible dans tout le pays. C'est un tremplin pour notre victoire", a-t-il dit devant ses partisans à Almere. Les résultats définitifs au niveau national seront publiés vendredi. Mais on sait déjà que le PVV a pris la deuxième position (8 sièges), derrière les travaillistes (10 sièges) à La Haye. La chute en février dernier du gouvernement de coalition, dirigé par Jan Peter Balkenende du CDA a semble-t-il, eu des répercutions sur le vote du mercredi. Le désaccord portait sur le maintien des troupes néerlandaises en Afghanistan au-delà de l'été, souhaité par l'OTAN. Hormis cette question de la mission des Pays-Bas en Afghanistan, des responsables politiques nationaux ont animé la campagne, avec des sujets tels que l'immigration et la délinquance. Alors qu'en théorie ce genre de rendez-vous électoral porte sur des thèmes comme les contraventions pour stationnement ou l'obligation de tenir son chien en laisse. Pour les législatives qui se tiendront le 9 juin prochain, avec près d'un an d'avance sur le calendrier initialement prévu, Geert Wilders devance dans les sondages les démocrate-chrétien.